Aie, aie, aie... Normalement, la HD a pour vocation de rendre service aux films et la quasi-intégralité de ceux proposés sur Blu-Ray y gagne. Ils est l'exception qui confirme la règle... Disons même que dans le genre, c'est le pire exemple possible qu'on puisse redouter. Filmé dans une résolution DV standard bien spécifique à un format de tournage mais surtout à un format de visionnage, le film de Palud et Moreau perd tout son intérêt à être grossi à la loupe. Sans détail, sans piqué et avec une définition médiocre, la copie numérique ''sauvage'' d'origine (on se demande si un master HD a vraiment été utilisé pour l'occasion) n'est tout simplement pas faite pour passer par la case Blu-Ray et accuse une terrible sensation de flou. Y compris sur les textes et génériques. Pour se consoler, on pourra dire que ''le film a été conçu comme ça'' mais la magie et la saveur qu'une telle façon de filmer pouvait procurer en DVD ou en salles s'est totalement évaporée en Haute Définition...
Retrouvez ci-dessous nos captures HD :
Sur ce plan, le blu-ray se montre autrement plus efficace. Ceux qui auront pu voir le film en salle ou même en DVD savent à quel point le travail effectué sur la bande son s'était montré particulièrement remarquable et l'unique piste DTS HD Master audio proposée ici ne fait que le confirmer. Malgré la simplicité de son espace, Ils bénéficie d'un mixage d'une grande amplitude soulignant avec ingéniosité toutes ces sensations de grande maison vide. Bois qui craque, bruits furtifs, claquement de portes, etc. Les balances avant/arrière sont à la fête, appuyé par un caisson de basse déjà bien en forme.
Making of (26min45) :
S'il reste relativement traditionnel, le making-of de Ils suscite néanmoins un vrai degré de fascination pour ce que constitue la réalisation d'un vrai film de genre à petit budget. Surtout qu'aucun commentaire audio n'est proposé. Soit une sorte de guide à suivre pour monter un vrai long métrage en DV et obtenir un résultat convaincant en sus. Malheureusement pas très approfondi ici (édition simple, donc peu de place), le documentaire se focalise essentiellement sur le tournage des nombreuses scènes physiques, aidées par le système D (petites caméras, mais aussi décors réels sensiblement modifiés, aucun cascadeur, photographie simplifiée à même le plateau, etc) et la volonté de monter ce type de film avec passion. Les acteurs eux-mêmes admettront que ce manque de souplesse a engrangé certains conflits, mais que l'expérience demeure indélébile. On aurait vraiment, vraiment aimé en savoir encore plus...
La Torture de Clémentine (7min15) :
On en redemandait un peu et le souhait est exaucé. Partiellement en tout cas puisque sur sept petites minutes, nous assistons au tournage de l'une des séquences finales mettant le personnage d'Olivia Bonamy en mauvaise posture, et l'actrice elle-même dans une position particulièrement inconfortable et très vite épuisante...
Rencontre avec René Marc Bini (10min18) :
Cette interview donne la parole au compositeur du film, et nous permettra entre autre de découvrir les séances d'enregistrement et les différentes modifications apportées au mixage. Le compositeur avouera lui-même aimer l'idée de bricoler en numérique ce qu'il a enregistré en acoustique au préalable. Le documentaire permet aussi de comparer les bandes son avant et après mixage, mais également des copies de travail du film lui-même, n'ayant pas encore été retouché visuellement.
19 juillet 2006, Ils arrivent au cinéma (3min08) :
Bien que très bref, ce module offre l'ultime point de l'aventure qu'est la conception d'un film : l'accueil. Après avoir vu les réalisateurs demander eux-mêmes au guichet du Pathé Wepler le nombre d'entrées, on passe la journée avec eux alors qu'ils apparaissent légitimement angoissés par les faibles résultats. Toutefois, ce qui aurait pu être le portrait d'un échec se solde finalement plutôt bien puisque le chiffre espéré pour ce premier jour est atteint dans la soirée.