C'est sans grande surprise que l'on pourra s'extasier devant la très belle copie du film de Peter Jackson, qui bénéficie en Blu-Ray du meilleur diffuseur possible... En tout cas depuis que le HD-DVD, déjà de haute, nous a quitté. Pour un film qui a bénéficié d'un très lourd traitement numérique, le master est bien évidemment d'une propreté à toute épreuve, renchérie par une multitude de détails qui trahiront certes parfois quelques incrustations malheureuses (on distingue par moment des restes de fond bleus dans la chevelure ébouriffée de Naomi Watts) mais qui mettra également en valeur la très grande tenue des effets spéciaux visuels. En particulier les très nombreux monstres qui composent ce King Kong. D'une netteté et d'une définition tout bonnement incroyables, le film de Peter Jackson reste encore à ce jour l'une des plus belles démonstrations des bienfaits de la HD.
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Alors là attention... Petit évènement en soi, King Kong est enfin disponible dans son mixage DTS HD Master Audio et on atteint purement et simplement des sommets dans le genre. Après quelques démonstrations en Dolby Digital de tous poils (en particulier en HDDVD), on passe clairement au niveau supérieur avec une démonstration de folie furieuse. Ca pète, ça explose, ça tremble, ça grogne, ça frappe avec une fluidité de tous les instants et une balance entre les canaux qui donne tout son sens au terme ''home-cinéma''. Tout, absolument tout est bon à prendre ici, l'oeuvre en question étant un gros film d'action non stop dès qu'il se met en route, et le résultat transcende les nombreux moments de bravoures. Entre la terrible poursuite en brontosaures (avec le cri joyeux d'un raptor éjecté hors champ sur l'un des canaux arrières), le combat contre les V-Rex ou bien encore le raid aérien final, tout est mis en œuvre pour transformer votre salon en vrai parc d'attraction. Une véritable réjouissance !
Autour le dire tout de go, la déception est de mise. Non pas que les bonus proposés ici soient mauvais, mais ils font clairement office de parents pauvres face aux très nombreux bonus existant déjà en DVD. Des heures et des heures de secrets de fabrication (entre l'édition Deluxe et les trois disques de journaux de production) dont l'absence se fait lourdement remarquer... A prévoir dans une hypothétique prochaine édition ? Contentons nous donc de ce qui est proposé. Presque autant que ses oeuvres, un commentaire audio de Peter Jackson s'attend toujours au tournant par ses fans comme par les amateurs de bonus sur les films de divertissement dont le décorticage technique s'apparente souvent à une grande leçon de cinéma. Et bien pour une fois, le réalisateur qui a pourtant fourni une maestria visuelle avec King Kong, ne s'attarde pas, ou très peu, sur la conception assez complexe de la mise en images du film mais utilise ses longues 200 minutes pour nous parler de ses inspirations, ses motivations et l'importance affective d'un tel projet. Le naturel inventif du bonhomme revient parfois au galop, lui permettant de souligner la façon dont certains plans ont étés conçus, pour un résultat assez surprenant à l'écran. Que les dialogues en voiture de Jack Black au début du film aient été tournés dans une tente de fortune sous une pluie diluvienne est une chose, mais apprendre que c'est un Adrian Brody entièrement en image de synthèse qui fuit le grand singe à travers les escaliers effondrés du théâtre dans l'une des dernières scènes est particulièrement bluffant. Il avouera lui-même, en étant assez convaincant finalement, apprécier tout le potentiel des effets numériques.
Mais comme dit plus haut, l'essentiel du commentaire n'est pas là. Accompagné de sa co-scénariste Philipa Boyens, le réalisateur témoigne longuement de la façon dont la psychologie des personnages a été étudiée, et particulièrement celle de Kong lui-même, alors que ces aspects ne sont pas forcément flagrants à l'écran. Comme un guide non officiel de King Kong version 2005, cet unique commentaire analysera le fond du film tout en nous expliquant la manière dont il s'est monté depuis les prémices du projet en 1996. Le passé de Kong, sa famille, son espèce, ses blessures, son mode de vie, ce qu'il mange, ce qu'il déteste... Tout nous sera enfin dévoilé comme si nous avions à faire à deux enfants qui laissaient leur imagination s'emballer. Un même traitement sera d'ailleurs offert à tous les autres personnages du film, y compris les différents monstres. Enfin, pour répondre à la grande interrogation du "Comment ont-ils ramené le singe sur le bateau ?", Peter Jackson l'étudie sans jamais concrètement y répondre puisque la magie du film ne s'arrête pas à ce genre de détails, bien que le cinéaste explique qu'il est techniquement possible de charger l'animal à bord. C'est d'ailleurs avec humour qu'il explique être surpris que personne ne se soit interrogé sur la question inverse : "Comment l'ont-ils amené jusqu'à la scène du théâtre ?" Pour le coup, Jackson gardera son secret, caché sous une agréable dose d'humour comme échappatoire dont il usera agréablement tout au long du commentaire.
L'autre bonus, c'est la désormais célèbre fonction U Control propre aux disques Universal (un picture in picture, quoi...) qui éparpille tout au long du film quelques vignettes vidéos et dessins de production. Maigre compensation face à l'absence des nombreux documentaires puisque les modules se montrent assez courts (quelques secondes chacun), en plus de n'être que des courts extraits des nombreux suppléments qui existent sur d'autres éditions. Une espèce d'amuse-gueule, un avant-goût de ce dont on ne bénéficie pas et qui ne remplace vraiment jamais la foule d'informations espérées. Ceux qui ont déjà exploré les différentes éditions DVD ne seront pas surpris d'y retrouver des passages qu'ils ont déjà vus...