C'est sans la moindre crainte que l'on peut s'installer devant un titre en haute définition récent de Studio Canal. Comme toujours, l'éditeur chouchoute ses productions maison et Le Vilain ne déroge pas à la règle. Une bonne occasion de profiter du cadre pavillonnaire (numériquement) filmé par Albert Dupontel ainsi que l'univers de la banlieue Parisienne qu'il ne cesse de mettre en valeur de film en film. Avec sa mise en scène carrée, il délivre un album d'images particulièrement soignées dont la gestion de la colorimétrie et des contrastes trouve son sens en Blu-Ray. Il en va de même pour le rendu du piqué, fin et détaillé, permettant entre autres de constater à quel point le maquillage de Catherine Frot est particulièrement réussi. La façon idéale de s'offrir un rattrapage en règle...
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Targuée d'une piste DTS HD-Master audio 5.1, la bande son du film peut parfois paraitre étonnement barbare compte tenu de la ''sagesse'' de l'intrigue et du contexte. Comme c'était déjà le cas sur ses films précédents, Albert Dupontel prend soin de proposer un mixage d'une énergie extravagante, assumant quelques tonalités cartoon qui revigorent l'intrigue et les péripéties du film. Même si le gros de la démonstration est essentiellement localisé sur les avants, la scène sonore bénéficie d'un relief très démonstratif et d'un rendu des voix extrêmement naturel.
Même s'il revendique avec insistance une forme de théâtre filmé à son Vilain, Albert Dupontel laisse rapidement ressortir le metteur en scène technique et méthodique qu'il est dans son Commentaire audio. Un commentaire au ton parfois confidentiel, où le cinéaste/comédien semble presque murmurer pour livrer un décorticage thématique mais surtout esthétique du film. Trucages visuels, découpage du cadre ou narratif, évolution des personnages et autres combines sont ainsi délivrées comme une habile leçon de mise en scène et de construction filmique, simple mais très efficace. Un enseignement sympa. Un sentiment que l'on retrouve en regardant l'excellent Making of (31min02) qui semble ne durer qu'une poignée de secondes tant déborde d'énergie et se montre à la fois décontracté et instructif. Ce documentaire se présente comme une série d'instantanés du tournage qui se focalise autant sur la mise en scène technique (souvent complexe) d'idée visuellement très folles et sur la direction d'acteurs, elle aussi emplie d'entrain.
Le reste des suppléments est essentiellement à considérer comme des gadgets supplémentaires. La section Interviews (7min21 en tout) repose sur des petits teasers destinés au Web et sur lesquels interviennent Terry Gilliam, Terry Jones et Ray Cooper qui vantent les qualités du film. Moins promo et un peu plus perso, les rencontres de Dupontel avec Marcel Gotlib (7min53) et Catherine Frot (3min54) sortent un peu plus du cadre du film et évoquent une forme de mixité entre les médias artistiques. En l'occurrence, le cinéma et le dessin. Tout ceci est complété par Ode au vilain (2min16), un petit sketch musical dont la cruauté envers un chat n'est pas sans nous rappeler le comportement barbare de Bernie.