Metropolitan se lance doucement dans le marché du Blu-Ray, mais sûrement. Très sûrement même puisque après nous avoir convaincu sur Shoot'Em Up et Hairspray, l'éditeur met la technologie à l'épreuve en proposant un nouveau film aux teintes très contrastées pour un résultat encore bluffant. Sans surprise, le résultat est à la hauteur des attentes, mais quand même... Les Promesses de l'ombre accuse de profondeurs de champ à n'en plus finir sur les très jolis extérieurs londoniens, comme des cadrages plus serrés qui n'oublient pas le moindre détail sur des trognes très cinématographiques. Outre une très jolie photo, jamais terne mais pas sophistiquée non plus, on appréciera, sans mauvais jeu de mot, le traitement des ombres et autres zones poussant les noirs dans leurs plus profonds retranchements. C'est bien évidemment très joli et la mise en scène sage de Cronenberg permet à l'encodage de se faire sans fioriture. De l'excellent travail.
On ne pourra que se réjouir de la restitution sonore qui bénéficie du même traitement que l'image. Même les mixeurs ont eu la main légère. C'est fluide, c'est joli, c'est léger, c'est limpide, mais ça ne va clairement pas retourner votre salon. C'est un parti pris plus qu'évident, nous permettant de nous focaliser essentiellement sur les dialogues et la quiétude formelle de l'œuvre, mais l'environnement sonore se montre très sobre. Pas une démo pétaradante, donc, mais un DTS Master Audio HD, quand même, qui se fait discrètement oublier en offrant néanmoins une vraie clarté au mixage. Notons que la version française bénéficie également d'un DTS Master Audio HD, bien qu'artistiquement en deçà.
Reprenant le contenu complet de l'édition double DVD collector, les bonus du Blu-Ray se montrent particulièrement complets mais ne se focalisent pas nécessairement tous sur la construction du film à proprement parler, mais plutôt sur les thèmes qui l'entourent. Ainsi, nous ne trouverons pas de commentaire audio du réalisateur, exercice dans lequel il excelle pourtant, ni de véritable making of. Deux petites featurettes à la place, Autour du film (10min30) et De L'ombre à la lumière (22min07), respectivement montés par les Américains et les Français, survolent partiellement la création du film via un montage d'interviews. Le propos est pertinent, ne bascule pas dans le commercial passe-partout, mais manque néanmoins d'envergure. On est encore loin de l'excellent documentaire proposé par le même éditeur sur le DVD de History of violence.
Le reste est effectivement un peu plus pédagogique. La section Au-delà du film (32min53) est constituée d'un long entretien avec un historien et politologue spécialisé sur la Russie et qui analyse point par point les mouvements mafieux immigrés en Angleterre, en comparant de nombreux aspects avec ceux du film. Sur le papier, c'est intéressant, mais le résultat est un peu plat. Le dernier angle d'attaque demeure également le plus présent sur cette interactivité puisqu'il concerne les fameux tatouages aperçus dans le film, véritable carte d'identité de certains criminels. Si A fleur de peau (6min), module issu du DVD américain, expédie rapidement le sujet avec pour seuls intervenants ceux qui ont participé au film, le gros bonus à regarder ici est La Marque de Cain (1h13), film/documentaire dont Cronenberg s'est largement inspiré pour son personnage principal et qui donne la parole à des prisonniers russes témoignant sur la façon dont ils vivent (et survivent) à travers leurs tatouages.
L'ensemble est complété par des bandes annonces de l'éditeur.