Compte tenu des tendances actuelles et la rapidité d'exécution du marché de la vidéo, Morse est certainement le film qui a le plus trainé avant d'arriver dans nos bacs, une bonne année après sa petite exploitation en salles. Si la tentation d'aller fureter du côté de l'import pour se le procurer devait être grande (ceux qui ont opté pour l'import américain avec les sous-titres anglais en contre-sens avec les dialogues doivent s'en mordre les doigts), la patience est pourtant récompensée. Le film de Tomas Alfredson a la chance d'être pris en charge par Metropolitan qui, une fois encore, place la barre de ses exigences techniques à un niveau élevé et propose une image somptueuse. Le metteur en scène suédois s'attardant autant sur ses paysages locaux - maculés de neige - que sur ses visages antinomiques (les traits angéliques des enfants et les trognes rugueuses des adultes), semble transcender à l'écran la pureté de son propos. Une mise en forme plutôt sobre et bien pensée qui profite par conséquent de la HD, tant dans ses cadres serrés que large et ses variantes de focales qui ne posent aucune embuche à un encodage AVC lorgnant constamment dans un débit de 30mbps. De quoi délivrer un piqué très pointu qui nous permet presque de compter un à un les cheveux clairs du héros du film. Pour être beau, c'est beau...
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Morse n'a, à priori, rien pour s'imposer comme une démonstration sonore de premier ordre. Ce qu'il est pourtant. Pas tant pour la vivacité de son mixage ou le besoin de rendre hyperactif l'ensemble des canaux, mais parce que ce dernier impose une justesse sonore et une limpidité à toute épreuve. C'est là que le DTS HD Master audio 5.1 (VO et VF) trouve tout son sens. Le film étant un bel exemple de sobriété, les canaux arrière sont essentiellement sollicités comme un appui musical (la bande originale est très délicate) tandis que la scène avant se montre incroyablement percutante. Dans sa sagesse, cette dernière transpire pourtant le ''vrai'' , dans un équilibre de balance centrale/stéréo apportant un relief surprenant. Chose appuyée par une gestion des basses bien rondes (les coups dans les portes font leur effet) qui font de ce Blu-Ray une belle séance auditive.
C'est à un Commentaire audio particulièrement confidentiel que nous avons droit ici. Le réalisateur Tomas Alfredson et son scénariste (également auteur du roman dont s'inspire le film) proposent un exercice qui relève essentiellement de l'informatif, à la lisière du chuchotage et en pratiquant, sans mauvais jeu de mot, un humour à froid quasi constant. Dans l'absolu, c'est un chouia décevant dans le sens où les véritables révélations sont rares et l'on aurait vraiment souhaité une analyse du film un peu plus passionné. C'est du côté des autres suppléments que l'on trouvera un peu plus d'éléments satisfaisants...
En particulier en choisissant Entretien avec l'équipe du film (28min28), un petit documentaire réalisé spécialement pour cette édition française qui se montre en effet moins pesant que le commentaire et va à l'essentiel. Les nombreux thèmes du film y sont abordés, sa fabrication et son succès tout en débattant de façon posée sur le rapport livre/film. Chose bien plus convaincante que Du livre au film (3min52) qui laisse défiler une traduction française du roman avec l'extrait concerné dans une petite fenêtre.
Let The Right Jacques In (8min23) part d'une bonne intention : donner la parole à un cinéaste sur une autre œuvre. Le souci, c'est qu'outre sa courte durée, rien n'explique ou justifie sa présence ici. Pourquoi (uniquement) lui et pas un autre ? Pourquoi ne pas en avoir profité pour réunir d'autres réalisateurs ? D'autant plus que, de son propre aveu, il a découvert le film totalement par hasard et qu'il n'est habituellement pas un connaisseur du genre en reléguant le style horrifique à une catégorie mineure. La démarche n'est pas vraiment claire.
Enfin, outre les bandes annonces de l'éditeur, nous retrouverons quelques scènes coupées (5min36) qui n'apportent pas réellement grand-chose et ne font que nourrir un peu plus les traits principaux de l'histoire comme la complicité entre les enfants ou la persécution d'Oskar...