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Vraisemblablement, le cas Phénomènes est une particularité à lui tout seul en ce qui concerne son transfert vidéo. En effet le DVD standard s'avère d'une qualité passablement médiocre, démontrant que non seulement le master était assez moche, mais aussi que la compression n'est pas parvenue à ménager ce qui était effectivement très mal engagé. En Blu-Ray, c'est un peu différent. D'abord, parce que c'est ''le format de l'avenir'', que Fox mise tout dessus, mais surtout parce que l'encodage AVC de la galette permet enfin de redécouvrir décemment la copie du film. Une copie un brin brouillonne, il est vrai, se cherchant entre de nombreux fourmillement de pellicule, de vraies sensations argentiques et quelques différences de textures trahissant vulgairement l'utilisation de divers types de caméras. Et pour vraiment en profiter et le saisir, il n'y avait que la HD. Du coup, on se rend mieux compte d'une espèce de négligence artistique (parfois floue, une palette de couleurs souvent pauvres, des blancs cramés), mais pas d'une véritable mauvaise image, techniquement parlant. Bien évidemment, on regrette amèrement que la compression de l'édition standard ait été aussi académique, sans le moindre contrôle (le Mpeg 2 s'est littéralement planté sur toutes les embuches), puisqu'il ne fait malheureusement pas le poids une seule seconde face à ce Blu-Ray, pourtant perfectible.
Comme toujours, vous pouvez agrandir les captures haute définition ci-dessous d'un simple clic :
La satisfaction est beaucoup plus grande sur un plan sonore qui répond enfin à toutes les attentes. Une fois encore, après un DVD d'une affligeante pauvreté, la piste DTS HD Master audio octroyée à la VO impose une véritable et terrifiante immersion. Un vrai mixage généreux, usant et abusant du multicanal, construisant un véritable décor sonore étoffé de 1000 effets. Quant on sait que 85% du film se déroule (et à été tourné) en extérieurs, les ingénieurs se sont visiblement fait plaisir. Le vent, le frottement des arbres, des herbes et autres éléments naturels sont ainsi une véritable scène vivante existant devant, derrière et sur les côtés durant la quasi intégralité du film. On notera également une prédominance pour les déplacements hors-champs très précis. Même si ça fait un peu plus toc, la version française DTS ne se gène pas pour autant et distribue généreusement les cartes pour satisfaire les amateurs de gros son
dans la langue de Molière.
En fait, tout est bon dans ce Blu-Ray. Au-delà des performances techniques, même les bonus sont plus généreux que le DVD. Outre quelques featurettes communes dont nous parlerons un peu plus bas, le film bénéficie d'une fonction ''Bonus View'' qui est chez Fox ce que d'autres éditeurs appellent Picture In Picture, U-Control, Cine-Explore et autres appelations de bazar. Dans les fait, c'est partout la même chose, à avoir une petite fenêtre se superposant sur le film, et nous offrant une programme supplémentaire. Ici Un making of éparpillé tout du long, et dont les vidéos sont entrecoupées de nombreuses notes explicatives sous formes de sous-titres, en français. De quoi compenser idéalement l'absence d'un commentaire audio. Notons d'ailleurs que ces bonus bénéficient de sous-titres français, mais qu'ils doivent être activés au préalable dans le menu configuration en choisissant ''Sous-titres français additionnels'', sinon ils ne s'exécuteront pas d'eux même, et il est impossible de le faire durant la lecture du bonus.
Pour ceux qui n'ont pas envie de se refarcir le film pour l'occasion, toutes les vidéos en questions sont également regroupées dans une section Suppléments d'images (36min32). Comme évoqué plus haut, au-delà de n'être que des petits modules vidéo, il s'agit bien d'un making of à part entière qui prend le temps de s'intéresser aux points essentiels de la fabrication du film. On peu penser ce qu'on veut de Shyamalan, mais le bonhomme es vraiment doué pour donner des exemples concrets sur ce qu'il souhaite voir (ou a voulu) sur l'écran, rendant son propre point de vue réellement divertissant à suivre. Deux autres featurettes exclusives à ce Blu-Ray sont également proposée. Tirs sur le train (4min15) est bien évidemment une traduction littérale foireuse qui n'a absolument rien à voir avec des tirs. On y parle surtout de la complexité de tourner dans une gare sans la fermer, ainsi que dans un véritable train en mouvement... L'autre, plus simplement baptisée Making of (11min54) résume rapidement tout ce que le reste de l'interactivité propose sans trop se répéter.
Outre les Scènes coupées (15min44) démontrant qu'une scène d'introduction alternative aurait permis de mieux comprendre la prestation naïve des deux comédiens principaux, complétée par quelques scènes violentes sans grand intérêt, on s'amusera encore devant la traduction des titres des autres modules. Ainsi, Premier montage (9min02) s'intéresse au tournage d'une scène où un coup de feu éclate la tête d'un personnage. Il est surtout ici question de la façon dont le réalisateur aborde son R Rated (interdiction aux moins de 18 ans) que d'un quelconque ''premier montage''. Dans le même genre, Murmures (4min18) évoque le tournage du dernier chapitre, dans la maison de la vieille dame, tandis que Une journée avec Shyamalan (6min45) dévoile furtivement la façon dont le réalisateur se comporte avec les acteurs. Des titres pas forcément évocateurs de leur contenu, donc, au même titre que Ingrédients d'une scène (10min11), s'intéressant à la mise en place technique d'un plan particulièrement complexe où une voiture percute un arbre, probablement le supplément le plus pertinent de toute cette édition. L'ensemble se conclut avec Forces invisible (4min40) expliquant la façon dont on a donné vie au vent ainsi qu'un petit Bêtisier (2min51) dévoilant quelques rushes amusantes des interviews faites durant le tournage.
