Si le père noël a prévu de vous offrir le matos HD que vous méritez tant que et vous cherchez un disque de démo suffisamment convaincant pour creuser définitivement le fossé avec les DVD, Transformers 2 s'impose comme l'objet à posséder. En fait, c'est même clairement le disque obligatoire.
Alors que le premier épisode s'imposait déjà comme le must-have de toute collection qui se respecte, le second peut sans honte se classer à ses côtés. A des années lumières de la déception de l'édition DVD et de sa définition d'image honteuse, le transfert HD met en valeur l'incroyable travail visuel du film, ses contrastes appuyés, ses couleurs vives et sa photographie estivale, soutenu par une compression à l'aise dans ses baskets (une seule piste sonore HD et aucun bonus, ça aide) pour un débit général du disque à 48 Mo à la seconde au maximum. Le spectacle trouve toute son ampleur dans une définition millimétrique qui ne nous épargne aucun détail de ces destructions à grande échelle. Du grand spectacle à domicile dont on regrattera une petite chose : l'édition française ne propose pas (même en seamless branching) la version Imax pourtant disponible sur la plupart des disques américains.
Retrouvez nos captures 1080p ci-dessous :
Note piste anglaise : 20/20
Note piste française : 12/20
Il y a peu, on vous ventait les mérites d'un Fight Club qui atteint une telle perfection qu'il devait se sentir bien seul sur son podium du Blu-Ray Ultime. Il va désormais devoir faire un peu de place puisque Transformers 2 s'impose avec une finesse pachydermique au même endroit, transcendant à travers nos oreilles le plaisir qu'il constitue déjà pour nos yeux. Il en fallait peut-être beaucoup au film de Michael Bay pour devenir un incontournable à posséder, vu l'accueil frileux général, mais les faits sont là : posséder un équipement HD sans avoir ce film, c'est comme investir dans un bolide de course sans rien mettre dans le réservoir : du gâchis ! Transformers 2 est LE carburant dont votre ampli HD a besoin pour se sentir exister. Ca ne fait pas un pli. Véritable film séquentiel un peu conçu comme Bad Boys 2 (c'est-à-dire qu'il ne se découvre qu'une seule fois et se regarde ensuite par morceaux), les scènes démonstratives sont légions... et longues !
Evidemment, il faudra miser sur la piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 (un luxe pour un titre Paramount, rappelons-le) pour subir une sorte de dépucelage auditif, mais le spectacle prend déjà son ampleur sitôt le logo Paramount sur l'écran. Avec un débit qui descend trop rarement sous la barre des 4 Mo/s, le film semble exister 5.1 fois. Il y a de la vie sur l'ensemble des canaux, tout le temps, avec une homogénéité rare (même si due à de nombreux mouvements de caméra circulaires) entretenant cette enveloppante sensation de relief spectaculaire. Car forcément, ça pète dans tous les coins, sans doute pas avec finesse, mais avec une vraie fluidité qui empêche ce bombardement intensif de n'être qu'un brouhaha empaqueté. Pourtant les basses sont à la fête plus que de raison, arrivant encore à nous surprendre (la métamorphose de l'énorme robot capturé au début du film). Après, on n'a que l'embarras du choix : l'introduction, l'affrontement dans la forêt, le combat contre le Devastator, etc... Notons qu'à l'instar d'un G.I.Joe, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne puisque la VF n'écope que d'un petit Dolby Digital 5.1 (on vous épargne l'étendue du fossé qui sépare les deux pistes) manquant cruellement de coffre. On notera d'ailleurs que si certaines voix de ce doublage s'avèrent parfaitement ridicules (en particulier Megatron) d'autres restent à fond dans l'atmosphère cartoon et réadaptées en conséquence. Les jumeaux, en ce sens, fonctionnent aussi bien dans la langue de Shakespeare que dans celle de Molière...
BLU-RAY 1
Tous les suppléments étant relégués sur le second disque, la seule chose que l'on retrouvera ici est un Commentaire audio sur lequel ont été montés deux enregistrements : d'un côté Michael Bay tout seul et de l'autre ses deux scénaristes. Voilà qui a le mérite d'offrir un regard bien particulier sur ce type de production. On sera surtout étonné de la franchise générale qui en émane puisque les intervenants semblent avoir pleinement conscience des défauts du film et s'en expliquent, en évoquant l'urgence et le poids d'une telle production ainsi que la difficulté de rebondir quand on n'a aucune véritable histoire à raconter. Bay, quant à lui, parle comme un technicien et c'est exactement ce que l'on attendait de lui. Dans son genre, c'est l'un des meilleurs et il livre une analyse assez pertinente de la mise en chantier de scènes d'action titanesques, de ce que cela entraîne sur tous les plans (juridiquement, en termes de sécurité, artistiquement, etc). L'ensemble est fait avec un certain humour, le ton demeure assez franc (il y évoque le copiage Terminator Renaissance ou les plans scabreux sur Megan Fox qu'il a décidé d'inclure après avoir parlé avec quelques geeks) et se révèle bien loin de la beauferie inconsciente dont on l'accuse.
BLU-RAY 2
Presque aussi long que le film, Le Facteur Humain : Une revanche acharnée (2h15) s'impose sans nul doute comme l'un des meilleurs making of proposés depuis quelques années dans une édition DVD ou Blu-Ray. Dépassant la simple notion de fabrication du film, il s'agit avant tout d'un portrait de Michael Bay, révélant les traits de caractère les plus poussifs du bonhomme, bazardé aux commandes d'une entreprise colossale. Parce qu'après tout, il a ça dans le sang et reste le seul en place à se lancer dans ce genre de chose sans hésiter. Plus qu'un documentaire : un film à part entière (produit par Bay lui-même, soit), mais qui ouvre une fenêtre fascinante sur le personnage au moins autant que Lost In La Mancha s'imposait comme le reflet de Terry Gilliam. Ce n'est pas rien ! N'en déplaise à ses détracteurs, le cinéaste reste l'un des metteurs en scène majeurs de son époque et il est quasi inespéré de découvrir un document si long lui collant aux basques et nous permettant d'en comprendre toutes les facettes et les amusants retors psychologiques en utilisant la conception du film comme un simple prétexte. Même si tout ou presque est dit. Aussi étonnant que cela puisse paraitre et malgré l'immensité des décors, les heures de conceptions des effets visuels ou le budget ''jet privés'' pour se rendre au quatre coin du pays, Transformers 2 est l'œuvre d'un seul homme, impliqué à 1000% dans son travail au point de vouvoyer un certain intimisme. Comme s'il ne s'agissait que d'un petit film de potes...
Ainsi, on entame sur une mini rétrospective du premier film habilement calibrée comme un produit promo enjolivé avant que le couperet tombe soudainement et nous renvoie à la réalité : il faut faire une suite, vite et bien ! Sorte de course contre la montre empêchant le réalisateur de trouver un vrai moment de détente, acceptant le pari fou de monter la production d'un film cher et massif sans réellement avoir de script achevé. Fonceur, exigeant, colérique et tyrannique, Michael Bay existe donc à travers ces images (que le monteur a eu l'intelligence de proposer avec un ton décalé) mais surtout à travers les témoignages de ses collaborateurs :
- ''Il a failli nous tuer en nous demandant de plus nous rapprocher de la bombe'' (Megan Fox)
- ''J'ai prévu plus d'explosifs que prévu parce que je sais bien qu'avec lui...'' (le chef artificier)
- ''Faites attention quand même... '' (les pompiers venus éteindre un incendie)
- ''Au début il m'effrayait, maintenant il me fait rire'' (Shia Labeouf)
- ''Il est fou !!'' (tous les autres).
Seul Spielberg reste suffisamment pragmatique en résumant Bay à quelqu'un qui sait ce qu'il fait et ce qu'il veut, quel qu'en soit le prix. Merci Steven.
Tout y est édifiant et amusant : comme voir l'équipe s'amuser des retards perpétuels du cinéaste en plateau au point de prendre des paris sur son heure d'arrivée, essayer de comprendre des techniciens de ILM qui se roulent sur le sol pour mimer ce que Bay leur avait demandé de faire ou encore découvrir ce dernier en pleine visioconférence, 2h30 avant la première mondiale, pour corriger quelques couleurs... Même si ce reportage aura son petit ventre mou lorsqu'il s'agira d'évoquer l'implication de l'armée, on ne pourra que s'étonner de l'obstination du bonhomme, qui a même été jusqu'à ramener le Prince de Jordanie sur l'un des décors pour lui expliquer qu'il ne bousillerait rien. En bref, deux heures incroyables qui montrent que faire un film, ce n'est pas seulement trois gus qui défilent en interviews pour expliquer que le tournage était super, mais qu'un réalisateur est une personne qui fait des pieds et des mains pour rendre un produit complexe dans les temps, souvent contre vents et marées. En tout cas, si ce n'était pas encore le cas, il est impossible de ne pas prendre en considération quelqu'un comme Michael Bay après avoir vu cet excellent portrait...
Le show n'est d'ailleurs pas totalement fini puisque Une journée avec Michael Bay à Tokyo (13min23) est dans la totale continuité de ce que l'on vient de voir, mais s'intéressant cette fois-ci à la journée de promo du réalisateur (correspondant donc au bouclage du film simultané). Fatigué, ne sachant plus exactement où donner de la tête, le bonhomme est catapulté sans souffler dans la machine commerciale. Entre deux interviews, il lâchera même un ''finalement je ne ferais pas de promo aux Etats-Unis, j'ai fait ma part du boulot, ça ira comme ça'', avant de préciser qu'il est même obligé de mentir à la presse locale en disant que le film est totalement achevé, alors que ce n'est pas le cas. Joignons à cela Quel foutu film (24min03) qui résonne comme une réponse à ceux qui reprochent aux films de Bay d'être vulgaires, débiles, bourrins et creux : tout le monde travaillant sur le projet le sait et l'assume ! Rebondissant sur l'ambiance survoltée des tournages de Bay, le documentaire se présente comme une sorte de bêtisier forçant le trait sur toutes les exagérations reprochées à son cinéma. C'est drôle, les vannes de cul s'enchainent à tour de bras et nous rappellent que les gens qui travaillent sur un tel film sont aussi là pour s'amuser. Lourd mais, une fois encore, on n'est pas pris en traitres.
Plein de petites choses viennent compléter cette interactivité. D'abord, des Scènes supplémentaires (6min01) qui rallongent quelques scènes de comédies dont celle où les parents de Sam déjeunent à Paris et où sa mère se montre incroyablement chaude, émoustillée par la hauteur de la Tour Eiffel. Ajoutons à cela L'univers de Michael Bay sous toutes les coutures (22min46) qui est en fait une compilation d'animatiques 3D réalisées en amont du film, commentées par un animateur. Joli à suivre, on comprendra à quel point ces dernières auront été déterminantes pour la réalisation des scènes d'action.
25 ans de Transformers (10min44) est un petit module à la gloire de la pérénité des jouets tandis que Nest : La base de données est une sorte de Wikipedia intégré au disque, donnant accès de nombreuses informations sur la plupart des robots du film, avec biographies et graphises divers (images des films, des bandes dessinées, du dessin animé, des jouets, etc...). Enfin, on aura droit à L'expérience du Allspark qui permet de concevoir soi-même sa voiture et de voir le résultat une fois transformée, le clip de Linkin Park - New Divide (4min40) et La Matrice du Marketing qui regroupe toutes les bandes annonces et spots TV.