L'image proposée sur la précédente édition DVD était bluffante. Europa oblige. Celle du Bu-Ray l'est forcément un peu moins, passé l'effet de surprise et ce petit attachement à la perfection dont nous sommes désormais victime. Non pas que Trois Enterrements soit moins convaincant en Haute Définition, au contraire, mais il ne fait déjà plus partie des standards actuels. La grande qualité de résolution dévoilant même quelques légères lacunes imputables au matériau d'origine, comme un grain parfois prononcé et une copie au piqué un brin perfectible. Des petites chtouilles qui ne gâchent vraiment en rien le plaisir de visionnage, rassurons-nous, puisque quel soit le format, le film de Tommy Lee Jones est d'une beauté à tomber, dont cette nouvelle restitution numérique permet de pleinement profiter de ses nombreux décors chatoyants. Appuyé, en plus, par une restitution de sa photographie chaude et contrastée parfaitement impeccable.
Capture Blu-Ray
Capture Blu-Ray
Capture Blu-Ray
Capture Blu-Ray
Du DTS HD Master Audio pour tout le monde, pas de jaloux. Même si le mixage de Trois Enterrements se montre assez réservé quant à l'ouverture sonore, et c'est justement l'une de ses grandes qualités. Histoire de mieux conserver l'attention du spectateur sur l'aspect dramatique du film, le mixage ne s'égare jamais dans un enveloppement quelconque, sauf lors de quelques séquences clés : le premier échange de coup de feux, bien entendu, mais surtout sur la splendide bande originale qui use magnifiquement des canaux avant. Pas de super esbroufe, donc, mais une utilisation des 5 canaux aussi subtile que précise dont le confortable espace Blu-Ray permet une restitution d'une grande pureté. Bonne nouvelle pour les amateurs de VF, cette dernière bénéficie d'une piste techniquement aussi solide que son homologue original.
Les bonus de cette édition Blu-Ray sont exactement les mêmes que ceux proposés sur le second disque de l'édition DVD collector. Malheureusement, la bande originale du film offerte dans le collector en question n'est pas proposée ici.
On passera rapidement sur Les coulisses du tournage (14min10) puisqu'il ne s'agit qu'une featurette promo des plus formatée qui n'apprendra absolument rien à ceux connaissant le film. Autant se tourner vers Le retour à la terre de Tommy Lee Jones (24min18), très beau document proposé sur Canal + avant la sortie du film en salles. Il s'agit en l'occurrence d'une interview de l'acteur réalisateur sous forme de retour sur les nombreux décors réels du tournage. Une visite guidée chère au coeur de Tommy Lee Jones puisque le film a été tourné sur son territoire natal. Ce dernier en profite donc pour nous parler de ses motivations, de son besoin de diriger un film sans être espionné par des producteurs, et par conséquent de sa collaboration avec Luc Besson et Europa Corp sans qui le film n'existerait pas tel que nous le connaissons. Question coulisse, on continue avec La musique du film (7min52), le segment sur la bande originale de Trois enterrements. Malheureusement un peu trop court (Europa nous ayant habitué à des featurettes musicales plus complètes), le document permet néanmoins à Macro Beltrami, plus habitué à travailler chez Wes Craven, de témoigner de sa rencontre avec des artistes mexicains aux méthodes parfois surprenantes. Comme "jouer" du cactus par exemple...
Il ne fallait pas moins de vingt minutes au scénariste Guillermo Arriaga (20min37) pour revenir sur les thèmes profondément humains de ses écrits et de ses personnages. De personnages il en sera grandement question puisque au lieu de se pencher sur le travail de scénariste, ils nous expliquera (en extrapolant un peu les thèmes du film) les caractères et les motivation de chacun de ses héros à travers un regard et un discours très lucide sur le traitement de la mort au cinéma et dans les autres médias.
On continue avec de chouettes modules suivant surtout l'aventure du film. D'abord les Scènes coupées (18min11), presque répétitives puisqu'elles ne font qu'extrapoler de nombreux éléments proposés dans le film, mais pourtant toutes aussi agréables à regarder. On continue avec Petit journal de bord réalisé durant la présentation du film au Festival de Cannes 2005 (14min55), suivant l'acteur/réalisateur et toute son équipe. Presque sans le moindre commentaire, puisque composé de vidéos prises sur le vif et d'extraits de la cérémonie officielle, ce petit module illustre on ne peut mieux l'émotion vécue par les protagonistes du film. Sentiment ponctué par l' Avant première (5min48). Les parisiens reconnaîtront ici le cinéma UGC Normandie où s'est déroulé l'avant-première du film huit jours avant sa sortie. Rien de très original dans ce petit module qui dévoile une présentation classique, mais l'humilité de Tommy Lee Jones et de son scénariste offre un capital sympathie au document qui se laisse regarder sans déplaisir, en plus de découvrir la pratique de la langue de Molière par le réalisateur. La bande annonce du film clos cette riche interactivité...