Metropolitan frôle la perfection. La palette colorimétrique de la première partie du film est volontairement terne, privilégiant le gris et le bleu-marine. Lors de l'entrée de Jenny dans le monde de David, les couleurs deviennent plus vives et chaleureuses, le point d'orgue demeurant la soirée après le concert classique. Le relief impressionnant des matières disparates flatte les rétines alors que les intérieurs ambrés et les dorures brillent de mille feux. En revanche, le piqué n'est pas optimal et quelques flous subliminaux sont constatés sur les visages des comédiens, pas aussi précis que souhaités, notamment lors des scènes peu éclairées. La séquence où David demande Jenny en mariage (1h10) montre quelques altérations sur les arrière-plans, plus granuleux et brouillés que sur le reste du film, mais ce petit voile grumeleux ne perturbe évidemment en rien le visionnage. Le reste des noirs se révèle abyssal, tout comme la profondeur de champ, renforcée par l'usage du cadre large. Evidemment, l'éditeur fait un quasi sans-faute grâce aux séquences diurnes extérieures où par exemple les carrosseries des voitures sont étincelantes de beauté. Les contrastes sont remarquables et l'excellence de la définition est telle que l'on arrive à distinguer le cheminement des gouttes de pluie sur le capot de la voiture de David lors de la scène de la rencontre. La seule véritable ombre au tableau provient en fait d'un stock-shot utilisé par la réalisatrice, qui avoue dans son commentaire audio qu'un plan montrant l'université d'Oxford provient en réalité d'un autre film. Ce plan d'une dizaine de secondes dénote pourtant avec le reste et entraîne une rapide mais saisissable instabilité de la définition.
Retrouvez nos captures Blu-Ray en Full HD (1080p) :
Une Education ne se prête pas aux extravagances sonores, les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 n'en demeurent pas moins ardents et ce dès le générique d'ouverture, suffisamment entraînant pour trotter en tête bien après la projection. Si beaucoup de séquences reposent sur les dialogues, excellemment distillés sur la centrale, les frontales bénéficient d'une large ouverture et condensent quelques ambiances limpides et précises. Les latérales ne sont pas en reste comme par exemple la scène de la rencontre sous la pluie, habilement spatialisée, ou plus précisément la séquence du dîner Chez Juliette (21ème minute) où l'ensemble des enceintes explose littéralement. D'autres séquences profitent également de cette dynamique comme la visite à Paris (1h02) mais surtout la course de lévrier (1h06) qui en réveillera plus d'un. En revanche, la version française ne possède pas l'ampleur de la version originale, le doublage étant par ailleurs insipide et à oublier promptement.
Commentaire audio (vostf)
La réalisatrice Lone Scherfig est accompagnée de Carey Mulligan et de Peter Sarsgaard qui, certes rigolent beaucoup ensemble et sont visiblement fiers du film, mais proposent finalement un commentaire audio peu intéressant et entrecoupé de larges plages muettes. La jeune comédienne se place en retrait par rapport à son partenaire, très prolixe et n’arrêtant pas de détailler la psychologie de son personnage, tandis que Lone Scherfig passe son temps à évoquer les décors, thème finalement prédominant du commentaire. On a déjà entendu des commentaires plus ennuyeux et même si le trio se réveille quelque peu dans le dernier tiers, nous ne retenons finalement que peu d’éléments réellement fructueux.
Sur le tournage (8min42)
Malgré son titre, les images du tournage sont plutôt rares dans ce faux making of qui distille quelques bribes d'interviews des comédiens, de la réalisatrice, du scénariste Nick Hornby, des productrices et du chef décorateur, qui se contentent finalement de résumer l'intrigue et de présenter les personnages du film.
Interview de Carey Mulligan (10min30)
Voici probablement le meilleur supplément de cette interactivité. La jeune actrice anglaise de 25 ans réalise la promotion d'Une Education lors de son passage à Paris et expose brillamment les thèmes du film tout en explorant les différentes facettes de son personnage ainsi que celui incarné par Peter Sarsgaard. Carey Mulligan débute cet entretien en exposant les diverses et longues étapes rencontrées (plusieurs castings, changement de réalisateur) l'ayant finalement menées à l'obtention du rôle de Jenny. Le scénario de Nick Hornby est passé à la loupe, tout comme l'univers visuel du film et sa relation avec la réalisatrice. L'actrice fait preuve d'une étonnante maturité, évoque sa nouvelle popularité et sa nomination aux Oscar (dont la cérémonie s'est déroulée ultérieurement à cette interview) avec franchise et sans langue de bois.
Interview de Nick Hornby (17min17)
On ne présente plus Nick Hornby, célèbre écrivain anglais dont plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma comme Haute fidélité et Pour un garçon. Egalement scénariste, Nick Hornby a fondé son histoire sur le récit autobiographique de la journaliste britannique Lynn Barber. Dans cet entretien, affreusement réalisé et comprenant des zooms aussi incessants qu'inutiles, le scénariste évoque l'atmosphère et les thèmes du film (proches de son premier roman Carton jaune), la vie en Angleterre du début des années 60, et enfin, la différence entre l'écriture d'un roman et un scénario.
Scènes coupées et alternatives (21min12)
Cette succession de scènes coupées se révèle intéressante, notamment deux séquences en particulier. La première montrait un dialogue beaucoup plus long entre Jenny (Carey Mulligan) et Sarah (Sally Hawkins) sur les relations extraconjugales de David (Peter Sarsgaard), où l'on apprenait entre autre qu'il était père non pas d'un mais de deux enfants, dont un de quatre mois que David a eu au moment de sa relation avec Jenny. Dans le film, Jenny coupe court à la conversation et s'en va rapidement. La seconde séquence coupée marquante du lot s'avère une fin alternative où David revient à la charge auprès de Jenny devant l'Université d'Oxford. Lui déclarant qu'il l'aime et qu'il souhaite refaire sa vie avec elle, Jenny l'éconduit calmement et d'un air décidé reprend son vélo vers l'université avec son ami. Dans le montage final, les plus observateurs pourront apercevoir la voiture de David juste avant que Jenny passe le portail de l'université. Le reste des scènes coupées approfondissait entre autre la relation de Jenny avec ses deux amies.
L'interactivité se clôt sur des liens internet et quelques bandes-annonces.