Pour un film de l'envergure de A Battle of Wits, on était en droit de s'attendre à un transfert un peu plus soigné. La définition est de qualité honorable sans plus et si la palette colorimétrique restitue globalement les choix artistiques du réalisateur, notamment dans les intérieurs luxueux, l'ensemble présente un aspect un tantinet suréclairé, voire granuleux sur certains plans, et manque réellement de contraste. La compression se traduit quant à elle par la présence de quelques artefacts.
L'éditeur se montre plus soigneux sur la partie sonore puisqu'il nous offre rien moins que quatre pistes différentes. En effet, la version originale comme la version française bénéficie à la fois d'un Dolby Stéréo et d'un DD 5.1. Pas de jaloux. Nous passerons vite sur les pistes 2.0 qui remplissent honnêtement leur contrat en délivrant un mixage bien dosé entre les voix, les effets sonores et la musique. Des deux 5.1, c'est sans difficulté le chinois qui l'emporte, le français manquant réellement d'ampleur dans les scènes d'action. Au contraire, le 5.1 chinois se montre efficace et immersif dans les scènes de bataille, notamment les passages impliquant un grand nombre de chevaux. Les arrières apportent une certaine ampleur et le caisson de basse est habilement sollicité pour donner une profondeur sonore supplémentaire. Il ne manque plus que des sons ambiants plus appuyés pour que ce 5.1 offre une entière satisfaction, mais il reste globalement de bonne facture.
Le seul et unique bonus est un making of (49mns16) qui nous épargne les discours promotionnels habituels pour se concentrer sur les difficultés rencontrées au cours du tournage. Après un bref chapitre sur Andy Lau, composé d'une interview de celui-ci et de quelques moments de tournage (dont un montrant un échange entre l'acteur hongkongais et son collègue coréen Ahn Sung-Gi), le réalisateur Jacob Cheung revient sur les challenges qu'il a rencontrés pendant la production de A Battle of Wits. Par-dessus tout, il semble qu'il ait surtout été préoccupé par la sécurité de son équipe. Entre les scènes impliquant du feu (on pourra voir Andy Lau à l'œuvre, exécutant lui-même une cascade) et les deux jours passés dans l'eau par l'actrice Fan Bingbing, l'équipe était constamment confronté au risque d'accident. Jacob Cheung en profite pour nous livrer sa philosophie en tant que réalisateur qui est de partager les souffrances de ses comédiens et de ne pas leur imposer ce qu'il n'est pas capable de supporter lui-même. Andy Lau manifeste par ailleurs son intérêt pour les méthodes de travail uniques du cinéaste, qui consistent à tourner chaque scène en un seul tenant, sans jamais ajouter un plan par la suite.
Au final, ce making of a pour qualité de proposer des extraits de tournage bruts de pomme, sans ajout de musique ni de commentaire pompeux, sans pour autant verser dans le journal de bord puisque l'ensemble bénéficie d'un vrai montage. Le contenu ne brasse peut-être pas tous les sujets mais permet de se faire une idée de l'ampleur et des enjeux au quotidien d'un tournage tel que celui de A Battle of Wits.
Cette interactivité se clôt sur un lot de bandes annonces de titres sortis chez l'éditeur.