Ne soyez pas étonnés par le prologue yiddish filmé en plein cadre : la photo contraste complètement avec le reste du film avec des couleurs chaleureuses, des visages détaillés, des noirs concis. Pour la partie se déroulant en 1967, le chef opérateur a opté pour des contrastes un peu trop appuyés et une luminosité parfois poussée lors des séquences d'extérieur qui ont bien du mal à trouver un équilibre en DVD. Nous retrouvons les mêmes problèmes techniques que pour le DVD de Burn after reading sorti chez le même éditeur, à savoir une gestion passable de la palette colorimétrique, une compression peu idéale visible sur les parties claires, divers fourmillements et un grain enquiquinant. Le mélange des couleurs quelque peu hétérogène n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un plaisir pour les yeux mais la séquence de la Bar Mitzvah s'en sort avec tous les honneurs par son usage de lentilles au rendu étrange entraînant une image plus douce. Heureusement que les nombreux gros plans s'en tirent mieux avec des visages bien détaillés relevant la note.
Est-il utile de préciser que la version originale est à privilégier ? La piste Dolby Digital 5.1 apparaît tout d'abord discrète, presque avare en ce qui concerne les latérales. S'il n'y a rien à redire concernant les frontales et l'enceinte centrale, les effets surround ne déçoivent heureusement que peu de temps. Le prologue est certes essentiellement canalisé sur les avants mais les éléments naturels environnent progressivement le spectateur jusqu'à l'explosion du tube Somebody to love de Jefferson Airplane qui revient d'ailleurs à 1h17 avec le même entrain. Si une fois passé le générique les enceintes arrière ont tendance à ne distiller leurs effets qu'avec parcimonie, quelques séquences tirent leur épingle du lot notamment la Bar Mitzvah sous marijuana entraînant diverses ambiances latérales aussi inattendues que dynamiques. Quant au caisson de basses, il n'a malheureusement que peu d'occasion de briller. Seules les transitions caractérisant les visites chez les rabbins semblent mettre le subwoofer à contribution. La piste Dolby Digital 5.1 française se révèle du même acabit mais le spectateur y perdra considérablement en naturel. Le prologue reste heureusement en hébreu. Vous ne trouverez de stéréo que pour la piste française qui remplit aisément son contrat avec un usage des canaux harmonieux et même percutant.
Devenir sérieux (16min22)
C'est sur ce segment que vous découvrirez les éléments présents dans A serious man, inspirés de l'enfance des frères Coen. Ces derniers demeurent néanmoins peu explicites et préfèrent laisser place à l'imagination quant à ce qui est réel et inventé. Ils avouent d'ailleurs que le prologue a été entièrement inventé puisqu'ils ne trouvaient pas d'histoire vraie sur laquelle ils pouvaient se baser pour introduire le film. Quant à savoir sa véritable signification, Joel et Ethan Coen demeurent évidemment évasifs. Quelques images du tournage accompagnent des fragments d'interviews promotionnelles des comédiens, la religion est au centre des nombreux thèmes évoqués, un petit tour est fait sur l'ensemble des décors du film et notons les propos nettement plus intelligents des deux frères concernant l'entreprise de A serious man qui manquait terriblement dans les suppléments du DVD de Burn after reading.
Recréer 1967 (13min09)
Cet amusant module dresse les éléments mis en place afin de reconstituer l'année où se déroule A serious man. Des costumes aux décors en passant par les voitures prêtées à la production mais conduites par les collectionneurs eux-mêmes, jusqu'au maquillage, rien n'est oublié et démontre le soin apporté par les réalisateurs malgré leur budget assez limité.
Guide hébraïque pour goys (2min08)
A serious man ne s'embarrasse pas d'expliquer aux non-initiés qu'est-ce qu'une Bar Mitzva, une agunah, un goy, Shiva, le Shabbat ou la signification de Mazel tov. Ce sympathique et utile supplément propose un petit lexique illustré par les images du film.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min32).