Filmé en HDV, Ander bénéficie d'un master haute définition très soigné. Les matières ressortent sans peine, les séquences d'extérieur sont lumineuses, les couleurs froides, et les blancs diaphanes même si les contrastes sont parfois un peu trop appuyés et tirent parfois vers les gris. Avec son aspect documentaire et naturaliste, Ander profite d'un relief fort appréciable et d'une profondeur de champ notable quand bien même la définition varie sensiblement lors des (rares) mouvements de la caméra et affaiblit le piqué.
Cette piste unique Dolby Surround convient parfaitement au caractère intimiste du film. La musique est pour ainsi dire inexistante et le mixage repose entièrement sur les dialogues, d'une superbe clarté, ainsi que sur les silences, jamais troublés par le moindre souffle. Les ambiances naturelles ne sont pas en reste, et en dépit d'une perceptible résonnance, demeurent d'une remarquable authenticité.
L'honnêteté avant tout (23min08)
Le réalisateur Roberto Castón s'exprime avec franchise sur son premier long métrage. Président du Festival international du Film Gay-Lesbien-Transsexuel de Bilbao, le metteur en scène développe le cadre dans lequel est né le projet d'Ander. Le but était d'écrire un scénario destiné à éveiller les consciences en respectant un cahier des charges préétabli. Le film devait avoir pour thème l'homosexualité, l'histoire devait se dérouler au Pays Basque et le budget devait rester réduit. Bien qu'ayant déjà réalisé quelques courts-métrages, Roberto Castón avait dû remettre ses ambitions de long métrage afin de se consacrer pleinement au festival mentionné. Dans la deuxième partie de cet entretien, notre interlocuteur passe en revue le casting, ses choix artistiques (les décors, la photo, l'usage des plans-séquences), dresse une liste des pièges (éviter le « folklore ») dans lesquels l'histoire ne devait pas tomber en recherchant avant toute chose une honnêteté (d'où le titre du supplément) qu'il juge primordial et ce de manière obsessionnelle afin de créer une empathie immédiate du spectateur envers les personnages.
"Maricón", court-métrage de Roberto Castón (7min54)
Réalisé en 2005, ce court-métrage annonce les thèmes développés dans Ander mais de manière plus radicale. La première scène fait par ailleurs écho à celle du long métrage de Roberto Castón avec le réveil du personnage principal, filmé de la même façon. Ce film traite d'un jeune homme qui sort dans la rue et qui suit un autre homme qui sort de boîte de nuit.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min24).