Bouzkachi, le chant des steppes a été filmé en numérique et le master haute définition concocté par Bodega Films s'avère un véritable régal pour les yeux. La profondeur de champ est abyssale, la clarté met en relief les magnifiques paysages de l'Ouzbékistan, les contrastes sont denses et le piqué aiguisé. Les éléments naturels transparaissent à chaque plan comme le sable et la pierre dont le niveau des détails est souvent confondant. Le seul bémol provient des rares séquences nocturnes, légèrement plus faibles en terme de rendu.
Le mixage 5.1 permet au spectateur de s'immiscer directement dans l'univers du film grâce à une magistrale spatialisation de la bande-originale. La musique chamanique de Burhan Oçal, Volkan Gümüslü et Sverrir Gudjonsson (contre-ténor islandais) collabore franchement à l'univers transcendant du film et les frontales mettent constamment en valeur le caractère céleste de la bande-son. Durant les accalmies, les ambiances ne sont jamais en reste avec les sabots des chevaux qui environnent le spectateur de toute part mais les dialogues semblent quelques fois hésitants sur l'enceinte centrale. Le caisson de basses s'invite également à de nombreuses reprises comme lors du fameux tournoi éponyme, chaque canal est mis à contribution, les frontales étant particulièrement acerbes. Du très grand spectacle !
Bouzkachi, le concert (28min04)
Après la projection du film dans une salle parisienne, le réalisateur Jacques Debs présente le trio Burhan Oçal, Volkan Gümüslü et Sverrir Gudjonsson qui entame un petit concert live pour les spectateurs, histoire de prolonger l'atmosphère de Bouzkachi, le chant des steppes. N'hésitez pas à monter le son afin de vous replonger avec volupté dans l'ambiance du film.
Making of (49min43)
Comme l'explique longuement le réalisateur Jacques Debs dans ce making of, la musique tient une place primordiale dans Bouzkachi, le chant des steppes. Ce n'est alors pas étonnant que ce remarquable documentaire détaille minutieusement la création de la bande-originale avec Burhan Oçal, Volkan Gümüslü, Sverrir Gudjonsson, le réalisateur lui-même ainsi que Dominique Bertrand, maître de chant. Jacques Debs explique son désir d'avoir la musique du film à sa disposition avant même de tourner pour ainsi être inspiré avant les prises de vue. Le spectateur assiste au processus créatif passionnant, à des répétitions musicales, à des essais harmoniques et de sonorités permettant au réalisateur de mieux visualiser le film tiré directement de ses rêves.
La caméra se déplace ensuite à Istanbul où est enregistrée la musique du film, puis le making of donne la parole à Stasys Eidrigevicius, illustrateur et peintre lituanien, dont les oeuvres ont donné au film son style graphique. Dans la dernière partie de ce segment, le casting des voix féminines est passé au peigne fin tandis que les images de tournage en Ouzbékistan montrent l'implication de toute l'équipe dans des conditions pourtant difficiles et peu propices à recevoir la machinerie complexe d'une telle production. Un gros plan est également fait sur les trouvailles du chef opérateur Rifkat Ibragimov qui a mis en place un dispositif de minicaméras installées sur les têtes des chevaux et des cavaliers, donnant ainsi la sensation d'entrer directement dans le monde des bouzkachistes. Un making of captivant à ne pas louper !
A noter que l'éditeur a inclus aux côtés de ce DVD, le CD de la magistrale bande originale du film comprenant 14 titres.