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Si la photo originale n'échappe pas à l'aspect téléfilm, force est de constater la propreté du transfert et du master. Les choix esthétiques du chef opérateur sont conformes à la version vue en salle avec une palette de couleurs peu variée, essentiellement basée sur les nuances de blancs et de verts pâles et entraînant une image souvent surexposée et très lisse. En même temps la gamme colorimétrique n'a guère l'occasion de briller puisque l'action du film se déroule dans des décors assez restreints. Les visages des comédiens sont donc parfois blêmes et manquent visiblement de détails. Dès la première scène du sauvetage, le master apparaît lumineux, parfois trop pourrait-on dire, mais cette photo diaphane est également soutenue par de nombreux éléments clairs et ivoire disséminés dans le décor proche des comédiens souvent vêtus de costumes sombres et se détachant sans peine du reste. Les contrastes et les arrière-plans manquent souvent de précision trahissant de menus défauts de compression.
Passons rapidement sur la version française au doublage peu réussi et dont les voix se révèlent nettement moins incisives que sur la version originale. Plus aigue que la version italienne, la piste française accuse néanmoins des effets surround surprenants durant la scène de sauvetage et met surtout en valeur la sympathique bande-originale composée de Radiohead (Pyramid song) et la chanson de Rufus Wainwright Cigarettes and chocolate milk (43ème minute). Pour les deux options sonores, le caisson de basses profite de quelques séquences pour faire parler de lui mais retombe aussitôt dans le silence total puisque le film ne s'y prête pas vraiment. Le mixage italien s'en tire avec tous les honneurs et s'avère en tous points supérieur à son homologue français. Nous vous conseillons d'ailleurs de tester votre installation ainsi que les deux pistes durant la scène d'ouverture où la version originale surpasse la française en terme de dynamisme, de la balance avant gauche-droite et des effets environnants. Il ne faut cependant pas se voiler la face, l'action est principalement canalisée sur les avants et les arrières sont relativement pondérés.
L'Homme qui serre dans ses bras (47min09)
Ce sympathique making of permet de se rendre compte de la méticulosité de Nanni Moretti sur un plateau de cinéma même comme c'est le cas ici quand il n'en est pas le metteur en scène. Suivant l'ordre chronologique du film, les images de tournage abondent et l'on peut y voir le comédien en grande conversation avec ses partenaires et le réalisateur Antonello Grimaldi avant de répeter les scènes. C'est le cas de la première scène du sauvetage tournée sous un temps moins clément que ne le suppose le film et où les comédiens appréhendent de tourner dans une mer agitée. L'ensemble de cette scène a été longuement storyboardée comme l'indique une séquence où l'équipe étudie les dessins préparatoires afin d'éviter tout incident. Les images de tournage s'enchaînent sur un rythme soutenu. Ce segment s'achève sur la venue de Roman Polanski incarnant le patron de Nanni Moretti et s'entretenant avec le comédien et le metteur en scène dans un italien convaincant.
Entretiens avec l'équipe du film (32min44)
Le réalisateur Antonello Grimaldi débute ces entretiens en donnant sa définition du titre puis aborde longuement l'histoire du film, ses thèmes et le livre éponyme de Sandro Veronesi. Il y explique aussi pourquoi il a toujours refusé de participer au scénario d'un film en soulignant qu'il considère cette activité incompatible avec son métier de metteur en scène. Nanni Moretti prend ensuite le relais en commentant son travail sur le scénario et le livre de base. Sandro Veronesi apparaît à son tour en éclairant la genèse de son roman entre autre engendré par sa rencontre avec Nanni Moretti sur La Chambre du fils. Les deux derniers interlocuteurs croisent ensuite les deux histoires en mettant en relation les thèmes du deuil et de la famille. Ces intéressants entretiens s'achèvent par un petit détour dans la salle de montage, une session d'enregistrement de la bande-originale et la présentation du film au Festival de Berlin en 2008.
L'interactivité se clôt sur les credits du dvd, des liens internet, et les bandes-annonces du catalogue de l'éditeur.
