A l'instar du master de Prince Vaillant, celui de Capitaine de Castille a été restauré à partir d'une nouvelle source HD. Si la propreté est évidente dès les premières images, la copie souffre du rendu trop sombre des séquences intérieures et nocturnes, comme la scène de l'évasion de prison dans la première partie du film. Les contrastes sont beaucoup trop appuyés et de ce fait nous perdons considérablement en terme de piqué. Les couleurs se révèlent froides, assez mal saturées et ternes. Pourtant, la qualité d'image s'améliore grandement lors des séquences diurnes extérieures comme lors de la première scène où le Technicolor en met plein la vue via un ciel bleu immaculé et malgré un manque de naturel de la palette colorimétrique. Ce sera le cas de toute l'expédition Cortés, où les paysages sont magnifiquement mis en valeur malgré le cadre limité du format 1.33 ne proposant malheureusement qu'une relative profondeur de champ. Les fondus enchaînés apparaissent fluides, sans véritable décrochage comme nous avions déjà pu le remarquer sur la copie de Prince Vaillant. Signalons enfin la double apparition d'une tâche ressemblant à une empreinte digitale imprimée sur l'écran respectivement à la 52ème minute et à 1h46, qui n'a pu être effacée lors de la restauration du film.
La version originale est bien entendu à privilégier afin de profiter d'un mixage brillant, mettant en valeur le superbe et omniprésent score d'Alfred Newman dont James Horner semble s'être grandement inspiré pour composer celui du Masque de Zorro. Les voix des comédiens ne sont pas en reste avec une belle clarté, malgré un ou deux petits échos, tandis que les effets de chevauchée, divers et variés se fondent sans mal avec le reste. Si votre choix se porte sur la version française, un carton d'avertissement de l'éditeur signale que certains dialogues de cette piste ont été perdus et remplacés par la version originale sous-titrée en français. C'est le cas de la première partie de la scène du dîner (16ème minute) ou alors au cours d'une conversation où une seule phrase se fait entendre en langue anglaise (1h37). Notons le caractère appuyé, ampoulé et très vieille France du doublage rappelant la célèbre voix nasillarde des actualités Pathé-Gaumont qui, en dépit de forts et continuels craquements, ne manque pas de charme et d'âpreté même si nous avons plus l'impression d'écouter des dialogues provenant d'un vieux 33 tours rayé.
Hollywood à la conquête du monde : entretien avec Doug Headline (13min57)
Doug Headline, réalisateur de Brocéliande, auteur, journaliste, scénariste de BD et de cinéma, présente Capitaine de Castille à travers de nombreuses et rapides anecdotes liées au film (la présence d'une véritable éruption au moment des prises de vue) ainsi que sur le contexte du tournage. Doug Headline passe le casting au peigne fin en se penchant notamment sur la fructueuse collaboration (12 films et non 10 comme il nous le dit) entre le réalisateur Henry King et le comédien Tyrone Power. Il aurait d'ailleurs été judicieux de la part de l'éditeur de proposer cette intervention en guise de préface au film tant notre interlocuteur se révèle concis et passionnant.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (2min45) étrangement proposée en N&B, une galerie photos, une filmographie et des liens internet.