Test DVD : Ce n'est pas un péché

Le 30/06/2008 à 16:40
Par Sabrina Piazzi

En Avril 1934, sort Ce n'est pas un péché. C'est le deuxième film de Leo McCarey à sortir cette même année. Mae West, 41 ans, se voit proposer d'écrire son propre film qui la mettra en valeur. Elle écrit le scénario, ses propres dialogues, et choisit Leo McCarey pour réaliser le film. Sous contrat avec la Paramount, le réalisateur signe cette commande. Belle of the nineties est donc bien un film 100% Mae West. L'actrice est de tous les plans et agace dès sa première apparition. Son déhanché et sa démarche vulgaire, la main sur la hanche ou dans les cheveux les yeux à moitié clos, tous ses tics irritent au plus haut point. Certes les nombreuses allusions sexuelles affluent comme rarement à l'époque, mais rien n'y fait. Ce n'est pas un péché est un des plus mauvais films de Leo McCarey, si on le considère comme tel sachant que rien du réalisateur ne transparaît à l'écran. Le film est une ôde à l'actrice, ce qui n'a rien d'étonnant quand on sait qu'elle l'a écrit. Elle apparaît constamment entourée d'hommes en rut, quand elle ne chante pas figée sur place car trop engoncée dans ses corsets pour bouger ne serait-ce que la tête. Les seconds rôles sont pour le coup inexistants, les chansons désuètes (bien qu'interprétées par Duke Ellington et son orchestre), le rythme lent, bref on sommeille et on finit par s'endormir. Sex-symbol des années 1920 jusqu'aux années 1940, Mae West aura néanmoins fait le bonheur des soldats américains de la Seconde Guerre mondiale dont le gilet de sauvetage portait le nom de l'actrice en référence à ses formes généreuses. Decouvrez le Test DVD de Ce n'est pas un péché.

Image : 6/20

Restauration intégrale pour Ce n'est pas un péché, second des films de Leo McCarey disponible dans cette salve consacrée au cinéaste. Après un splendide générique qui promet une remasterisation idéale, on se rend compte des changements d'étalonnage durant une même scène (11min22), de nombreux défauts inhérents à l'âge du film (griffures, points noirs) tandis que quelques flous (52min10) se laissent entrevoir. Les contrastes paraissent trop poussés mais l'éclat général est de bonne facture. Comme d'habitude, c'est lors des fondus enchaînés que les défauts se démarquent du reste du transfert numérique sans pour autant entacher la vision du film.

Ce n est pas un péché

Son : 6/20

Une ouverture qui nous fait espérer une piste claire surtout pour un musical mais on déchante assez rapidement. Même si l'écoute n'est pas vraiment altérée, le mono d'origine sature lors des nombreux applaudissements, les chants demeurent couverts et sourds et le tout manque singulièrement d'ampleur. Les voix des acteurs restent basses et un souffle se fait entendre durant la vision du métrage.

Ce n est pas un péché

Bonus : 4/20

Entretien avec Bernard Eisenschitz (10min58)

L'historien et critique de cinéma est de retour après nous avoir longuement parlé de Poker Party. Pour Ce n'est pas un péché, film entièrement réalisé pour Mae West, Leo McCarey apparaît uniquement en tant que réalisateur au sens strict du terme, un maker comme on dirait aujourd'hui. Mae West prend toutes les décisions sur le plateau, écrit les dialogues et le scénario. Pour cette raison, Bernard Eisenschitz n'a pas vraiment quelque chose de bien original à nous proposer si ce n'est une biographie rapide de Mae West, danseuse, chanteuse et actrice, devenue une star malgré peu de talent, mais plus connue pour ses formes tout en rondeur et quelques pièces de théâtre qu'elle a écrites, la plupart du temps centrées autour d'elle-même. Le critique dresse un tableau très piquant de l'actrice et n'omet pas de dire qu'elle est devenue l'une des premières icônes gay dans les années 60-70.

Ce n est pas un péché

L'interactivité s'achève sur une galerie de photos, les bandes-annonces de la collection Hollywood Classics et un lien internet vers le site de Bac Films.

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