Test DVD : Clara

Présenté dans son format respecté 1.66, l'aspect téléfilm de Clara se trouve accentué en DVD avec une palette de couleurs palottes et une compression peu optimale notamment au moment des séquences nocturnes où la granulation se manifeste. Lors des mouvements de caméra, la définition en prend un coup et les artéfacts s'accentuent encore plus. Si les flous ne sont pas rares, le transfert se bonifie dans les séquences se déroulant en studio, soit les deux-tiers du film. La photo est plus soignée, les détails s'affirment, les gros plans sont plus convaincants mais le teint des personnages demeure blême, un voile parasite subsiste tout du long et le piqué laisse à désirer. Notons que les séquences où Robert Schumann se voit interner apparaissent comme étant les plus éclatantes de ce master, avec des blancs attisés avivant les traits des comédiens. On aurait aimé une définition aussi léchée pour le reste du film dont le master demeure propre mais anodin.

Coproduction oblige, les comédiens allemands, hongrois et français jouent dans leur propre langue et le mixage français unique s'avère quelque peu boiteux. Le gros problème provient des acteurs doublés en français dont les voix désincarnées prennent constamment le dessus sur celles de Pascal Greggory et de Malik Zidi qui demeurent trop confuses et sans ardeur sur l'enceinte centrale. Ne soyez donc pas étonnés de devoir tendre l'oreille pour comprendre ce qui y est dit. Notons également le doublage de Martina Gedeck qui flanque par terre l'interprétation de la comédienne allemande tout comme celui hilarant de la cuisinière des Schumann qu'on croirait avoir été postsynchronisé par un homme. Ne parlons pas de celui des enfants qui "récitent" leurs dialogues, sans saveur ni intonation et avec une platitude confondante. La musique classique et la séquence du carnaval (1h13) offrent cependant quelques opportunités au mixage 5.1. de briller un peu plus grâce à une spatialisation honorable avec des frontales acerbes et des surround épaulant le tout. Ce mixage peu harmonieux déçoit et remplit passablement son cahier des charges.

Making of (31min36)

Cet excellent documentaire donne la parole aux trois interprètes principaux ainsi qu'à la réalisatrice Helma Sanders-Brahms, et s'attarde sur le projet que la cinéaste portait depuis plus de dix ans, son désir étant de rendre un bel hommage au compositeur Johannes Brahms, son grand-oncle. Nous apprenons que le film devait se faire en 2001 avec Isabelle Huppert dans le rôle principal mais que la production avait été suspendue suite à la mort du producteur de l'époque. De nombreuses images du tournage viennent illustrer les propos fort intelligents de Pascal Greggory et de Malik Zidi tandis que Martina Gedeck aborde sa préparation au piano. Un gros plan rapide est réalisé sur la photo et la reconstitution du film tandis qu'Helma Sanders-Brahms reçoit les éloges de la part de toute l'équipe comme c'est souvent la tradition dans ce genre de documentaire. Chacun paraphrase quelque peu l'histoire mais ce making of produit en Allemagne (les extraits du film sont en allemands) s'avère soigné et complet.

Entretien avec Martina Gedeck (9min21)

La comédienne allemande vue dans La Vie des autres, La Bande à Baader ou Raisons d'Etat répond à quelques questions basiques réalisées lors de la sortie du film en Allemagne. C'est l'occasion de rappeler, si cela était nécessaire, qui était Clara Schumann, l'histoire du film et les rapports des personnages tout en entrecoupant les propos de longs passages du film ne laissant finalement que peu la place à Martina Gedeck de réellement s'exprimer. Saluons néanmoins l'audace de l'actrice qui confesse son peu de crédibilité quand elle joue du piano dans le film à cause du peu de temps qui lui avait été accordé pour se préparer au rôle.

L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min34).