Jordan Scott collabore avec John Mathieson, chef opérateur ayant déjà officié pour son père Ridley sur Gladiator, Kingdom of Heaven et plus récemment pour Robin des Bois. Si le transfert a parfois du mal à restituer toute l'esthétique de la photographie, certains plans s'avèrent de toute beauté dans les scènes d'intérieur mais se montrent un peu plus déficients durant les séquences extérieures. La photographie se caractérisant par un voile sombre à l'origine, les contrastes auraient mérités d'être corrigés et se trouvent trop souvent appuyés. Ce master aléatoire met en valeur les paysages verdoyants de l'Irlande ainsi que les intérieurs feutrés où les rayons de soleil sont filtrés à travers les cloisons du pensionnat (très beau grain esthétique) et les plans rapprochés se montrent les plus remarquables. Les points faibles demeurent néanmoins dans un manque flagrant de détails, une compression pas toujours idéale et une palette colorimétrique trop douce.
L'éditeur nous propose pas moins de quatre pistes sonores. Commençons tout d'abord par les très agréables options DD 5.1 qui mettent surtout à l'avant plan la superbe mais néanmoins omniprésente partition musicale de Javier Navarrete (Le Labyrinthe de Pan, Mirrors). Etonnamment, la bande-son est canalisée principalement sur les avant et les latérale ne servent finalement qu'à soutenir légèrement l'ensemble. Les ambiances annexes sont discrètes mais bien présentes et les dialogues ne manquent pas de fougue, surtout en version française où ils ont malgré tout tendance à prendre le dessus sur le reste. Notons par ailleurs qu'Eva Green se double elle-même et que le doublage est assez réussi. Les deux pistes stéréo remplissent parfaitement leur contrat en exsudant les dialogues avec force et la bande-originale proprement ardente.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (2min02). Dommage, nous aurions apprécié un petit making of.