S'il est une qualité qu'il faut immédiatement reconnaître à Dark World, c'est l'univers visuel chiadé de ses séquences futuristes, dont les choix artistiques offrent un joli rendu sur ce transfert grâce à une définition précise, une palette colorimétrique chaude et une belle gestion des noirs. Le style bande-dessinée et la noirceur de Meanwhile City ressortent avec une certaine élégance, à l'instar des effets spéciaux graphiquement réussis. Le reste du métrage - les parties contemporaines - peuvent se targuer d'une esthétique harmonieuse, dans les scènes diurnes, avec ses tons bleutés, comme dans les scènes nocturnes, notamment dès lors qu'il s'agit du cadre un peu baroque qui constitue l'appartement d'Emilia (Eva Green). En somme, si l'on excepte quelques petits défauts de compression, ce transfert permet de découvrir le film dans de très bonnes conditions.
On appréciera l'effort de l'éditeur de proposer un Dolby Digital 5.1 et un DTS dans chacune des deux versions, anglaise et française. Le seul hic, c'est que les DTS ne s'avèrent pas présenter une réelle valeur ajoutée par rapport aux Dolby Digital 5.1 : la gamme de sons et l'amplitude de l'ensemble s'avèrent à peu près identiques. En outre, quelque soit la piste choisie, les effets sonores manquent un peu de mordant. En revanche, la musique bénéficie d'une belle mise en valeur, conférant au métrage un caractère aérien qui est loin d'être déplaisant. Quelque soit le format de son que vous choisissez, nous vous conseillons vivement de vous en tenir à la langue de Shakespeare.
La galerie d'interviews qui suit donne brièvement la parole aux acteurs Eva Green, Ryan Phillippe, Sam Riley et au réalisateur Gerald McMorrow, tous interrogés sur le plateau de tournage. Si Eva Green établit des rapports intéressants entre les deux personnages qu'elle interprète dans le film, Ryan Phillippe confie la difficulté de parler du sien sans faire de spoiler, avant de revenir de manière synthétique mais efficace sur l'univers de Meanwhile City, un monde tombé sous le joug des directeurs de conscience et des figures religieuses. Si l'entretien avec de Sam Riley s'avère des plus courts, l'acteur a le temps de décrire le genre de public potentiellement concerné par le film, à savoir aussi bien les amateurs de SF que ceux des films à suspense hitcockien.
Enfin, le réalisateur Gerald McMorrow se voit accorder davantage de temps de parole et revient sur ses inspirations de départ (à savoir un court métrage dans lequel trois des quatre personnages principaux étaient déjà ébauchés), sur son travail avec le chef opérateur Ben Davis (Kick Ass, Stardust) sur le style visuel du film et le masque de John Preest, sur sa collaboration avec chacun des acteurs du film (on retiendra surtout sa vision de la carrière de Ryan Phillippe) et sur le public potentiel de ce premier long métrage. Des interviews un peu courtes qui auraient mérité d'être complétées d'un making of, mais qui ont le mérite de ne pas s'égarer en discours promotionnel et cirage de pompe inutile.