Le vrai tour de force de Feast, c'est de masquer son budget quasi inexistant par une mise en image particulièrement convaincante. Outre la réalisation et le fun général, le film bénéficie d'une photographie au top, parvenant à profiter du contraste persistant entre la pénombre quasi générale du décor et des quelques écarts flashy distillés par les néons accrochés un peu partout dans le bar. Atmosphère garantie, et appuyée par un grain cinéma joyeusement persistant pour saloper un peu plus l'ambiance. Un grain qui posera parfois ses limites à l'encodage général, mais compte tenu du nombre de difficultés à coté desquelles passe le transfert pour respecter l'œuvre originale (granuleuse, sombre, remuante) sans jamais verser dans la tambouille, on ne peut qu'être satisfait.
Même constat en ce qui concerne les deux pistes Dolby Digital 5.1 proposées ici. TF1 nous a habitué à livrer des bandes sons systématiquement épurées sur ses titres et Feast ne déroge pas à la règle. C'est essentiellement l'univers frontal qui en impose le plus, ouvrant la scène avec une précision souvent épatante et appuyée par un caisson de basse qui fera à lui seul tout le travail dès lors qu'il s'agira d'enfoncer une porte, une fenêtre ou de tirer un coup de feux... Soit la quasi intégralité du film. Si l'enveloppement n'est pas total, on ne pourra que se réjouir néanmoins de voir les enceintes surround régulièrement sollicitées, notamment pour suivre les étranges bestioles qui encerclent la bâtisse. Qu'elles courent, crient, grognent, dévorent un personnage ou renversent quelque chose, le mixage compense généreusement leurs rares absences à l'écran avec précision.
Maigre festin, pour le coup. Feast ne nous proposera en guise de bonus qu'une petite featurette (9min33) voulant décortiquer les effets spéciaux du film. Outre quelques rares images du tournage, il s'agira essentiellement d'une interview du concepteur des effets de maquillage en questions, illustrée par des extraits du film. Pas totalement inintéressant, mais il y avait assurément plus de choses à dévoiler sur un film si passionné, d'autant plus que le DVD américain, lui, propose énormément de choses pour palier à notre curiosité. Dommage...