Image :
4/20
A l'instar du cinéma hongkongais (jusqu'au tournant des années 2000), le cinéma d'exploitation des années 70 n'a tristement pas eu les honneurs d'une conservation digne de ce nom. Chose triste mais évidente, ces films ayant été initialement conçu pour ramasser un max de pépettes en un temps record (quelques jours/semaines à l'affiche avant d'être remplacé et oublié par le suivant). Le cas Eurociné est encore pire, Marcus Lesoeur son patron comptant chichement chaque sou dépensé. Tous les moyens étaient bons pour économiser un ou deux kopecks, même l'utilisation éhontée de stock-shots. Une conservation décente des films n'étaient même pas envisageable...
On ne compte pas le nombres d'érafflures, de griffures, de poussières tout au long de Helga, la louve de Stilberg, on doute même découvrir un jour le film dans de meilleures conditions (sauf si un éditeur fortuné se lance dans un couteuse et fastidieuse restauration numérique). Même les couleurs semblent délavées.
Nous sommes par contre déçus par la compression, l'image laissant parfois apparaître des petits blocs de pixels pas vraiment agréables. Dommage...
On ne compte pas le nombres d'érafflures, de griffures, de poussières tout au long de Helga, la louve de Stilberg, on doute même découvrir un jour le film dans de meilleures conditions (sauf si un éditeur fortuné se lance dans un couteuse et fastidieuse restauration numérique). Même les couleurs semblent délavées.
Nous sommes par contre déçus par la compression, l'image laissant parfois apparaître des petits blocs de pixels pas vraiment agréables. Dommage...
Son :
5/20
Eurociné avait pour habitude de ne pas prendre le son en direct, pour bien entendu économiser le salaire et le matériel de deux techniciens (accessoirement, cela permettait aux réalisateurs de diriger ses comédiens et son équipe en pleine prise). Tout était alors post-synchronisé en studio.
A l'instar de l'image, on ne s'attendait pas à quelque chose de mirifique au niveau de la piste son. Un souffle constant parasite gentiment la piste sonore, quelques sautes se font entendre ici et là. Mais quel plaisir de regarder un tel film dans ce doublage : on sent que les acteurs ne se sont pas doublés eux-mêmes, mais que la production a fait appel à des doubleurs "professionnels" surjouant chaque phrase, chaque mot pour le plus grand plaisir du cinéphage braque.
A l'instar de l'image, on ne s'attendait pas à quelque chose de mirifique au niveau de la piste son. Un souffle constant parasite gentiment la piste sonore, quelques sautes se font entendre ici et là. Mais quel plaisir de regarder un tel film dans ce doublage : on sent que les acteurs ne se sont pas doublés eux-mêmes, mais que la production a fait appel à des doubleurs "professionnels" surjouant chaque phrase, chaque mot pour le plus grand plaisir du cinéphage braque.
Bonus :
8/20
En plus de nous offrir des bandes annonces de titres de la collection, ainsi qu'une galerie de photos, une fiche technique et les sempiternelles filmographies, Artus Films ajoute deux passionnants modules véritablement indispensables pour celui qui cherche à mieux saisir cette douce époque du cinéma d'exploitation français.
Présentation du film par Daniel Lesoeur (3')
Après avoir fait plusieurs films se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale, tel que Nathalie rescapé de l'enfer, Eurociné a voulu changer pour une histoire plus exotique. Pour Helga, la louve de Stilberg, ils ont ainsi imaginé une histoire se déroulant dans un pays d'Amérique Latine soumis à une dictature sans merci ; mais ne nous trompons pas, dans l'esprit, Helga ne s'éloigne pas trop de ce qu'ils ont déjà fait. Production bon marché oblige, Daniel Lesoeur avouera que le film a été tourné en région parisienne.
Entretien avec Christophe Bier (27')
Fort de son ouvrage Cinéma culte européen : Eurociné, l'érudit Christophe Bier se devait d'être interviewé par l'équipe d'Artus Films pour leur collection dédiée à la mythique boîte de production française. Il ne cache d'ailleurs pas son amour pour le film de Alain Payet pour son côté fleur bleue, larmoyant, mélodramatique et cette imagerie SM.
L'auteur reviendra sur les influences des films de la nazisploitation de Eurociné, influences cinématographiques telles Salo ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini, Portier de Nuit de Liliana Cavani et surtout Salon Kitty de Tinto Brass. Il évoque aussi ses influences littéraires : les fumetti, ces bandes dessinées pour adultes italiennes.
C'est aussi l'occasion pour Christophe Bier de toucher deux mots sur le cinéaste Alain Payet, décédé en décembre dernier des suites d'un cancer. Débutant sa carrière en 1974, il se tournera rapidement du côté du cinéma pornographique, et enchaînera une centaine de films avec des acteurs comme Richard "Queue de béton" Allan, Alban Ceray, Jacques Marboeuf, Dominique Aveline et Olivier Mathot (Bier déclarera même qu'"un bon film de Eurociné ne peut se concevoir sans [lui] !").
Passionnant de bout en bout, Christophe Bier arrive à intéresser les spectateurs les plus hostiles aux productions "cheap et immorales" de Eurociné (l'auteur de ces lignes en est témoin).
Retrouvez la bande annonce du film ci-dessous.
Présentation du film par Daniel Lesoeur (3')
Après avoir fait plusieurs films se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale, tel que Nathalie rescapé de l'enfer, Eurociné a voulu changer pour une histoire plus exotique. Pour Helga, la louve de Stilberg, ils ont ainsi imaginé une histoire se déroulant dans un pays d'Amérique Latine soumis à une dictature sans merci ; mais ne nous trompons pas, dans l'esprit, Helga ne s'éloigne pas trop de ce qu'ils ont déjà fait. Production bon marché oblige, Daniel Lesoeur avouera que le film a été tourné en région parisienne.
Entretien avec Christophe Bier (27')
Fort de son ouvrage Cinéma culte européen : Eurociné, l'érudit Christophe Bier se devait d'être interviewé par l'équipe d'Artus Films pour leur collection dédiée à la mythique boîte de production française. Il ne cache d'ailleurs pas son amour pour le film de Alain Payet pour son côté fleur bleue, larmoyant, mélodramatique et cette imagerie SM.
L'auteur reviendra sur les influences des films de la nazisploitation de Eurociné, influences cinématographiques telles Salo ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini, Portier de Nuit de Liliana Cavani et surtout Salon Kitty de Tinto Brass. Il évoque aussi ses influences littéraires : les fumetti, ces bandes dessinées pour adultes italiennes.
C'est aussi l'occasion pour Christophe Bier de toucher deux mots sur le cinéaste Alain Payet, décédé en décembre dernier des suites d'un cancer. Débutant sa carrière en 1974, il se tournera rapidement du côté du cinéma pornographique, et enchaînera une centaine de films avec des acteurs comme Richard "Queue de béton" Allan, Alban Ceray, Jacques Marboeuf, Dominique Aveline et Olivier Mathot (Bier déclarera même qu'"un bon film de Eurociné ne peut se concevoir sans [lui] !").
Passionnant de bout en bout, Christophe Bier arrive à intéresser les spectateurs les plus hostiles aux productions "cheap et immorales" de Eurociné (l'auteur de ces lignes en est témoin).
Retrouvez la bande annonce du film ci-dessous.