La copie a été remarquablement nettoyée, quasiment aucun artefacts de pellicule n'étant à signaler. Les couleurs crées par le procédé Eastmancolor ressortent bien sans être excessivement saturées, et si on garde en tête qu'Herbes Flottantes est le remake d'Histoire d'Herbes Flottantes qui date de 1934, donc en noir et blanc, on comprend beaucoup mieux pourquoi Yasujiro Ozu a entrepris de refaire son film. Le grain de la pellicule ne se fait pas trop ressentir, et pour cause, le transfert a été légèrement flouté (on y revient plus loin en comparant le transfert de MK2 et de Criterion). La compression quant à elle est honorable, bien que l'on sente parfois un léger fourmillement.
Dans l'ensemble le travail de MK2 est appréciable, mais c'est en comparant leur transfert avec celui de Criterion que l'on réalise à quel point celui-ci est très loin d'être parfait.
Le transfert de Criterion est par rapport à celui de MK2 beaucoup plus coloré, l'éditeur ayant comme parti pris, décidé d'exagérer les couleurs (pour vraiment marquer la différence avec la version N&B de 1934). Que l'on soit adepte ou non de ce parti-pris, nous ne pouvons que contaster qu'à côté de cela le transfert de l'éditeur américain est beaucoup plus précis tout en gardant ce magnifique grain de pellicule. De même, on remarquera que sur le transfert français, les quatre côtés de l'image ont été légèrement rognés, rien de bien méchant toutefois.
On s'accordera pour dire tout de même que tout cela n'est que du simple pinaillement, le transfer de MK2 étant certes moins bon que son homologue américain, mais rempli ssant parfaitement son cahier des charges.
Haut: MK2 - Bas : Criterion
Une seule piste nous est offert ici, et c'est la piste Mono japonais originale. Qui s'en plaindrait ? La musique ne prend pas trop le pas sur les voix qui sont elles aussi bien retranscrites. Aucun souffle ou scratchs à condamner. Une piste son honorable donc, du beau travail.
MK2 a eu la bonne idée de demander à l'ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma Charles Tesson de présenter le film et de commenter quelques séquences.
Dans la préface au film, Charles Tesson revient principalement sur les différences entre Herbes Flottantes et Histoires d'Herbes Flottantes, film muet réalisé par Ozu en 1934. A partir de la même histoire, Ozu apporte tout de même quelques modifications d'ordre cinématographique (moins de mouvements de caméra, mise en scène qui va à l'essentiel...), ou narratif (certain personnages ou sous-intrigues étant moins développés dans la version de 1959), sans oublier de moderniser le film. Ainsi les rapports entre le jeune homme et sa dulcinée (sexe et sentiments) et les rapports conflictuaux entre le fils et le père sont traités de façon beaucoup plus explicite.
On regrette simplement que MK2 n'ai pas les droits d'Histoire d'Herbes Flottantes, dont la présence aurait complété à la perfection cette édition.
Six scènes commentées sont nous adjointes. Charles Tesson s'y avère très intéressant, certes parfois un peu trop descriptif, mais apporte tout de même quelques pistes qui mériteraient d'être approfondies (pourquoi ne le sont-elles pas d'ailleurs ?) : l'obstination d'Ozu de mettre une bouteille dans quasiment chaque séquences, la composition picturale (profondeure écrasée), étude des personnages à partir de leurs gestes, etc...
On regrettera que Charles Tesson ne se soit pas essayé au commentaire audio, il aurait ainsi eu le temps nécessaire pour y développer une analyse plus approfondie.