A l'instar de sa grande sœur Blu-ray qui avait laissé pantois l'ami Arnaud Mangin, cette édition DVD de Je suis une légende tient toutes ses promesses en SD. On appréciera en particulier la qualité de la définition, qui permet de profiter un maximum (et dans les moindres détails) des magnifiques plans larges de New York que nous offre Francis Lawrence. Seuls quelques rares moments se montrent peut-être un peu plus faiblards de ce point de vue, mais rien de vraiment blâmable, puisque l'on s'attaque là aux extrêmes limites de l'encodage MPEG-2 (lorsque Will Smith est dans son laboratoire par exemple, l'ambiance lumineuse tire vers les rouges-orangés, si difficiles à encoder en DVD). Pour le reste, les couleurs sont sublimes, les contrastes extrêmement soignés, et le grain cinéma est parfaitement respecté puisqu'à aucun moment il n'est perturbé par du bruit vidéo.
Petit bémol en revanche : Je suis une légende souffre pour ce transfert du syndrome I, Robot. Non pas parce qu'il y a Will Smith dedans, mais parce que les effets spéciaux ressortent par moment de manière bien moins naturelle que lorsqu'ils étaient projetés en salle, rendant parfois l'ensemble inégal d'un point de vue de la texture d'image. Mais là, c'est vraiment pour chipoter...
A noter que les deux versions du film présentes sur cette édition collector dispose de la même image.
De prime abord, le transfert sonore de cette édition DVD pourrait être considéré comme moyen. Mais ce serait oublier que Je suis une légende est avant tout un film d'ambiance et d'atmosphère avant d'être un film d'action. Du coup, l'étude de la bande son s'avère autrement plus pointilleuse qu'elle ne le serait pour un gros blockbuster qui fait tout péter. Dès lors, pour peu que l'on pousse un peu le volume de son home cinéma, on se rend compte de l'étendue du travail effectué par les mixeurs du film pour faire vivre cette univers, qui justement ne vit plus. Gorgées de petits effets sonores judicieusement dispersés sur les cinq enceintes, les deux pistes proposées ici (Dolby Digital 5.1 française et anglaise, de qualité équivalente) sont d'une finesse rare. De plus, il suffit que l'action monte d'un ton dans le film pour que le caisson de basse surgisse, donnant une nouvelle dimension au film. C'est riche, c'est fin, c'est parfois bourrin, bref c'est du très bon.
A noter que la version alternative du film présentée sur le deuxième DVD ne contient qu'un piste Dolby Digital en VO.
Cette édition collector du film de Francis Lawrence est divisée en deux DVD.
DVD 1
Quatre films d'animation (22 minutes 50)
Tournant autour de l'univers du film, ces quatre films d'animation (« Le don de la mort », « Isolement », « Se sacrifier pour les autres » et « Refuge ») serviront de seuls et uniques bonus à ceux qui choisiront d'acheter l'édition single de Je suis une légende. Très soignés visuellement, même si l'on pourra regretter le choix de la « non-animation » des personnages, ces petits films d'animation ont pour eux une poésie trop rarement touchée du doigt dans le film. On retiendra le très efficace « Le don de la mort » et surtout le sublime « Refuge », qui va dans le sens de la fin souhaitée par Francis Lawrence.
DVD 2
Le film avec sa fin alternative (attention SPOILERS)
On vous en avait parlé il y a quelques mois lorsque la vidéo de la fin alternative de Je suis une légende avait été diffusée sur la toile. A l'époque, notre monsieur youtube maison, le sieur Yann Rutledge, avait écrit à ce sujet.
« Je suis une légende de Francis Lawrence s'est avéré être une agréable surprise, entre un Will Smith nihiliste et une mise en scène qui sert l'histoire sans trop se frotter la nouille. La rédaction s'accorde malgré tout à dire que le vrai point faible du film est sans conteste sa fin, dans laquelle le cinéaste effectue un virage à 180°, niant tout ce qu'il avait développé jusque là. La faute au studio qui, à un mois de la sortie du film, a ordonné à ce que soit retournée la fin initialement prévue. Le mystère planait jusqu'à aujourd'hui quant à son contenu considéré comme si "choquant". [..] Sans crier au génie, cette fin non retenue est thématiquement beaucoup plus intéressante que celle découverte en salles. La conclusion à laquelle nous avions eu droit appelait à la morale religieuse, tandis que la première fin envisagée est beaucoup plus proche de ce qu'avait écrit Richard Matheson dans son roman, Will Smith acceptant en fin de compte l'existence des "zombies", "vampires" ou appelez ça comme vous voulez. Certes pas aussi implacable que le final du roman (Neville y réalise que ces êtres de la nuit représentent la nouvelle étape de l'être humain), la première fin de Lawrence se termine tout de même sur une note pessimiste. »
Tout est dit.
La science et le film (20mn41)
Un module peut-être un peu trop long, qui laisse la parole à des médecins, des chercheurs, des spécialistes de la recherche immunologique (et accessoirement à Will Smith et à Francis Lawrence) qui parlent tour à tour de la transmission virale de différentes maladies (du sida à la grippe, en passant par le SRARS et le virus Ebola) et du réalisme du film sur le plan scientifique. Pertinent et instructif, certes, mais pas vraiment ce qu'on aurait pu espérer en guise de bonus pour un film comme Je suis une légende.
La création de Je suis une légende (51mn38)
Ce making-of est en fait une succession de petites featurettes (21 en tout) qui viennent aborder de manière relativement light différents aspects de la pré-production et du tournage du film. Comme on pouvait s'y attendre, une grande partie de ce document est consacré aux décors et à la manière dont l'équipe a réussi à rendre crédible un New-York vidé de tous ses habitants. Malgré cela, le tout s'avère plutôt plaisant à suivre, surtout dès que Smith et Lawrence ont la parole, même si on regrettera fortement l'absence d'un véritable module sur les effets spéciaux et la postproduction en général.