La brillance du master est légèrement exacerbée mais respecte le parti-pris d'Erick Zonca et de son chef opérateur Yorick Le Saux (Boarding gate, 5x2) avec une infime granulation. Tilda Swinton étant au centre de l'écran durant plus de deux heures, la profondeur de champ est peu mise en relief et les gros plans manquent spécialement de détails. Le résultat est néanmoins très estimable d'autant plus que la durée du film et le choix de trois pistes sonores auraient pu intensifier les menus défauts de la compression.
Comme nous l'indiquons dans la critique image, l'éditeur nous propose pas moins de trois pistes sonores de formidable acabit. La piste qui nous intéresse le plus est la Dolby Digital 5.1. anglaise au mixage percutant et faisant la part belle aux dialogues. L'enceinte centrale délivre les voix des comédiens avec une redoutable efficacité et ce quelque soit le volume adopté. Le spectateur sera ainsi plongé dans les ambiances survoltées des night-clubs que fréquente Julia. Prenez par exemple la chanson Sweet Dreams d'Eurythmics au début du film, admirablement spatialisée et accentuée par des basses saisissantes. Les ambiances naturelles ne sont pas omises et les latérales distillent leurs effets avec punch. La piste française au doublage plus que correct est équivalente à son homologue anglaise bien que sensiblement en dessous en terme de basses et de rendu naturel. Quant au mixage anglais stéréo, il est stimulant bien que les voix et les effets ont quelque fois du mal à se fondre ensemble.
Est-ce en raison de la durée du film (2h18) et afin d'optimiser la qualité technique que l'éditeur ne nous propose que quelques scènes coupées commentées ? Toujours est-il que nous sommes un peu déçus car nous aurions souhaité voir des images du tournage et de notre réalisateur national travailler avec Tilda Swinton.
Scènes coupées commentées par Erick Zonca et Audrey Py (Présentation des scènes coupées 3min17, scènes coupées 16min01)
Le réalisateur est accompagné de sa co-scénariste pour commenter quatre scènes écartées du montage final. Nous ne sommes pas étonnés d'apprendre que John Cassavetes tient une place importante dans l'univers cinématographique d'Erick Zonca à qui il fait souvent référence. Le réalisateur et sa collaboratrice se penchent également sur la performance de Tilda Swinton qui s'est investie corps et âme dans son personnage.
On note une ouverture originale (2min18) où Julia paniquée tente de remettre de l'ordre dans un appartement qu'elle doit faire visiter. Cette courte scène devait introduire le personnage tel un corps long et en mouvement. Finalement, le cinéaste optera pour l'ouverture directe dans la boîte de nuit nettement plus percutante.
L'autre scène primordiale est celle où le personnage de Mitch revient chez Julia (7min12). Cette dernière lui ment effrontément quand il lui demande où elle avait disparu. Mitch lui dit d'arrêter ses bobards mais Julia persiste et s'enlise dans le mensonge en indiquant qu'un homme la menace de mort si elle ne lui donne pas une certaine somme d'argent. Epris de Julia, Mitch lui prête l'argent afin de l'aider.