Metropolitan ne faillit pas à sa réputation et livre un transfert de toute beauté. Grâce à une restitution naturelle des couleurs primaires (rouge, bleu, jaune), le spectateur est littéralement happé par la magnifique profondeur de l'image renforcée par un remarquable équilibre entre les scènes lumineuses et les plus feutrées. Le soleil de Colombie est étincelant et les détails sont d'une telle précision que les prothèses en latex représentant le vieillissement des personnages se voient comme le nez au milieu de la figure et fondent devant les projecteurs. Mention spéciale aux contours des yeux de Giovanna Mezzogiorno et à la fausse calvitie de Javier Bardem ! Le spectateur assiste néanmoins à un véritable festival de couleurs chatoyantes et exotiques du plus bel effet.
Deux pistes Dolby Digital 5.1. en français et anglais qui nous laissent sur notre faim. Si l'ouverture du film nous emballe avec des latérales dynamiques, les deux pistes ont ensuite tendance à accompagner le film de manière trop sporadique sans jamais vraiment profiter de leur potentiel. Vous l'aurez compris, l'essentiel de l'action, si action il y a, est canalisé sur des frontales relativement précises mais ne bénéficiant pas d'une ouverture totale des enceintes. Sur la centrale, les dialogues sont plus timides en version originale qu'en version française mais cette dernière perd tout en naturel et en crédibilité. C'est finalement à la musique que profite le plus la spatialisation pour les deux mixages pour finalement parvenir à plonger le spectateur dans l'ambiance du film. Pour finir, le caisson de basses est habilement sollicité et se fait ressentir de manière très appréciable au moment des nombreuses musiques traditionnelles.
Le making of (30min32)
Tout le casting s'est donné rendez-vous à tour de rôle pour parler du personnage que chacun interprète. Démarrant sur la réputation du roman jugé inadaptable de Gabriel Garcia Marquez, les producteurs se frottent les doigts en avouant qu'ils ont eu le feu vert de l'auteur à force de le harceler moralement. Il faut dire qu'avant eux, Garcia Marquez avait eu de nombreuses propositions et on s'étonnera toujours qu'il ait pu accepter que le film soit tourné en langue anglaise !
Ce sympathique documentaire se focalise ensuite sur les décors naturels du film. L'équipe ayant réalisé au préalable quelques repérages au Brésil, la Colombie (véritable lieu de l'action) appelle finalement le réalisateur pour lui garantir une redoutable protection armée à Cartagena s'il accepte de venir tourner dans le pays.
Joliment illustré d'images de tournage, de dessins de production, d'images de préparation (essais maquillages et costumes des acteurs) et de l'élaboration de certains décors, Mike Newell défend bec et ongles son film et ses choix artistiques tout en se penchant sur la collaboration avec le chef opérateur Affonso Beato (The Queen, Ghost world, Tout sur ma mère).
Scènes coupées (18 minutes)
Voici 17 scènes coupées n'ayant strictement aucun intérêt avec notamment des « séquences d'action » mettant en valeur le perroquet responsable de la mort du Docteur Urbino, montrant davantage de regards croisés entre Fiorentino et Fermina jeunes, ou encore Fiorentino pleurant son amour une fois de plus.
L'interactivité se clôt sur le lien internet vers le site de Metrofilms et les bandes-annonces du catalogue Metropolitan.