Le film s'ouvre sur une scène d'extérieur éclatante. La luminosité est encore plus poussée qu'elle ne l'était sur l'ancienne édition et la palette colorimétrique est admirable. Les visages des acteurs abondent de détails précis, se détachant sans fausse note du ciel limpide de Californie. Peut-être y aura t-il quelques sensibles problèmes de définition par la suite sans être relativement inquiétants, à l'instar des costumes rayés de Callahan qui ont du mal à se stabiliser à l'écran. L'édition 2001 pullulait de poussières qui ressortaient sur les fonds unis. De plus, le générique était fortement granuleux, le ciel paraissait couvert et gris, la palette colorimétrique dépassée. Après cette nouvelle restauration, l'ouverture retrouve tout son éclat et le grain a complètement disparu. Les contrastes sont ici mieux gérés, la clarté équilibrée. Cependant, les scènes en intérieur sont moins nettes que celles en extérieur. Prenez la scène du bureau de recrutement (16min) où les gros plans de Callahan manquent curieusement de précision et les visages ont une fâcheuse tendance à tirer vers le rose. Du point de vue des scènes nocturnes, elles nous apparaissent moins profondes et plus ouatées que celles des deux premiers films. Qu'importe ces petites imperfections, le dépoussiérage de ce troisième volet est irréfutable quand on le compare à l'ancienne édition. Une dernière chose : comme pour L'Inspecteur Harry et Magnum force, le format passe du 2.35 au 2.40 entraînant un gain d'image vers le haut, à gauche mais également une perte d'image à droite de l'écran.
Edition 2008
Ancienne édition 2001
Edition 2008
Edition 2001
Edition 2008
Edition 2001
Edition 2008
Edition 2001
6/10 pour la version originale
6/10 pour les autres langues
Bien que plus récent que Magnum Force, la version originale remixée dans un Dolby Digital 5.1. ne possède pas la même dynamique d'écoute sur L'Inspecteur ne renonce jamais. Les responsables de cette piste semblent avoir été sensibles aux scènes de transports en commun et nous infligent des bruits de moteur à droite puis à gauche pour donner un semblant de vie à l'ensemble. Mais ne nous y trompons pas car les latérales restent discrètes les trois-quarts du temps, les effets étant spécialement dirigés vers les frontales. C'est désormais acquis que la bande originale profite de ce remixage 5.1. avec une agréable ambiance environnante comme le démontre le générique jazzy, sans pour autant avoir la même ampleur que les dernières compositions de Lalo Schifrin. Les voix des acteurs décollent moins nettement sur l'enceinte centrale que sur Magnum Force et malgré quelques impressions d'assourdissements (la scène du braquage), ils restent nets et distincts. Cette piste est à considérer telle une stéréo pépère à qui il ne faut pas trop demander. Quant à la version française, elle se montre tout aussi calamiteuse que les précédentes avec des dialogues éloignés et un souffle incessant. Il est amusant de voir que les traducteurs français ont transformé le nom du personnage principal en Harry Callaghan. Si la piste italienne met la musique à l'avant, la version hongroise s'impose comme étant techniquement supérieure à ses homologues mono 1.0. On y perd peut-être en naturel et en effets sonores mais on est étonné devant l'amplitude sonore des dialogues. A noter qu'une voix-off hongroise récite le générique au début du film telle une piste pour non-voyants.
Commentaire audio du réalisateur James Fargo (vo)
Assistant-réalisateur de Steven Spielberg sur Duel (1971) et Sugarland Express (1974), de John Sturges sur Joe Kidd (1972), de Clint Eastwood sur L'Homme des hautes plaines, Breezy (tous deux de 1973), La Sanction (1975) et Josey Wales hors-la-loi, James Fargo signe avec L'Inspecteur ne renonce jamais (The Enforcer) son premier long métrage en tant que réalisateur. Dynamique et visiblement heureux à l'idée de faire partager ses souvenirs de tournage, le cinéaste s'essouffle rapidement et entre deux longs silences nous parle du casting, de son amitié avec Clint Eastwood (qu'il dirigera à nouveau dans Doux, dur et dingue, un des plus gros succès de l'acteur aux Etats-Unis) et des cascades réalisées par Buddy Van Horn.
Comment clore une affaire : la violence au cinéma (30min07)
Voilà un documentaire qui, même s'il s'éloigne sensiblement de L'Inspecteur Harry, ne manque pas d'intérêt. La question qui est ici posée aux mêmes intervenants (rajoutez Paul Haggis) que dans les segments inédits critiqués pour les deux premiers films de la saga, est : la violence au cinéma influence-t-elle la réalité ? Débat récurrent quand on évoque comme ici la tuerie au lycée de Columbine en avril 1999. Chacun des artistes s'exprime sur le sujet à travers des images de la violence au cinéma des années 30 à nos jours. Si certains avouent que la violence figurant à l'image sert de défouloir, d'autres y sont carrément opposés à l'instar de John Badham qui explique avoir refusé de réaliser Dead Zone (David Cronenberg, 1983) pour la simple et bonne raison qu'il ne voulait pas montrer comment un plan pouvait être échafaudé pour tuer le président des Etats-Unis. S'ensuit la question de la censure qui devait dès les années 60 faire face à l'apparition de films montrant la violence comme rarement auparavant avec des réalisateurs comme Robert Aldrich, Sam Peckinpah et Don Siegel. Warner en profite pour diffuser de larges extraits des films cités pour faire la promotion de son catalogue (L'Arme fatale, Matrix, La Horde sauvage, Bonnie & Clyde). Quant à Clint Eastwood, quand on lui demande quel est le film de la saga Callahan le plus brutal, il répond qu'il s'agit du tout premier et que la violence n'est pas crescendo dans les suites.
Le Personnage d'Harry Callahan et Clint Eastwood : un lien particulier dans les films (6min)
Cette plaisante featurette d'époque figurait dans l'édition 2001. Ce document promotionnel propose un gros plan sur le tournage des scènes d'action du film. Clint Eastwood conseille quelques emplacements de caméra à James Fargo lors du tournage de la poursuite sur les toits de San Francisco et une voix-off nous présente la nouvelle partenaire d'Harry Callahan.
Bandes-annonces des films de L'Inspecteur Harry (10min34, vo)
L'Inspecteur Harry (3min19), Magnum Force (2min14), L'Inspecteur ne renonce jamais (2min11), Sudden impact : Le Retour de l'Inspecteur Harry (1min24), La Dernière cible (1min24).