Armé d'une caméra HD, Frederick Wiseman a capté des images provenant des moindres recoins de l'Opéra Bastille et du Palais Garnier, avec des conditions de prises de vue et une luminosité différentes. Si le format 1.66, et non pas 2.35 comme indiqué sur la jaquette, offre un champ de vision finalement limité et la plupart du temps en plan fixe, les plans rapprochés sont propres, le piqué correct et la saturation des couleurs somme toute anodine. Le film est quelques fois ponctué d'images des rues de Paris, sublimes de jour comme de nuit, le tournage en HD renforçant une impression de relief saisissant. Les séquences des répétitions ne sont pas irréprochables (quelques visages flous) et il faut véritablement attendre les premières répétitions sur scène (à la 53ème minute) pour apprécier les textures excellemment rendues malgré la teinte bleue monochrome des différentes représentations.
La piste 5.1 demeure au point mort pendant près d'une heure et il faut attendre la 53ème minute lors de la première représentation sur scène pour que l'ensemble des enceintes se réveillent et offrent enfin au spectateur l'occasion de se plonger dans l'enivrant ballet. Les séquences de répétitions demeurent axées uniquement sur les frontales, les latérales se contentant d'un écho très lointain. Pour cause de tournage brut, l'enregistrement sonore varie selon les conditions des prises de vue et de la distance de Frederick Wiseman vis-à-vis du sujet filmé. Le caisson de basses ne brille qu'à de rares occasions, comme lors de la danse moderne (1h03) ou lors des représentations finales, exploitant habilement les surround. Pour une meilleure homogénéité, la stéréo se révèle parfaite, percutante à souhait y compris lors des entrainements des danseurs. Cette piste donne finalement plus de corps à l'ensemble et délivre également quelques notes de piano bien cinglantes. Notons enfin un petit problème de mixage entraînant un léger décalage entre les dialogues et le mouvement des lèvres des intervenants à 2h20.