On ne s'attendait pas à un tel traitement de faveur pour le film de Bernard Campan. La caméra du cinéaste s'attarde longuement sur les visages de ses acteurs (dont le sien) et ce transfert numérique transcende les détails les plus pointilleux. Même chose pour ce qui concerne les nombreux contre-jours et les jeux d'ombres soutenus par des noirs profonds. Les matières diverses comme le bois, l'acier, le carton se ressentent comme rarement. Le seul bémol provient de la compression parfois trahie lors des déplacements des personnages dans la pénombre. Lumineux à souhait, couleurs pondérées, le transfert numérique de La Face cachée est une belle surprise.
Comme pour l'image, l'éditeur bichonne ses deux pistes sonores à savoir une piste Dolby 2.0. saisissante et une piste DTS 5.1. très séduisante. Les voix des acteurs sont délicatement posées et définies pour les deux pistes et les notes de piano demeurent cristallines quelque soit votre choix d'écoute. On notera l'importance accordée à chaque respiration des comédiens accentuant la proximité avec les spectateurs. Deux pistes tactiles, sensibles et traitées avec dextérité.
La Face cachée de la Face cachée (23min44)
Voici un making of traditionnel consacré à la première réalisation en solo de Bernard Campan qui reçoit dans son petit chalet, lieu privé et isolé dans lequel le comédien-réalisateur a peaufiné son scénario en compagnie d'Alexandre Jollien, écrivain et philosophe suisse. Campan détaille l'organisation de son travail, élaboré à partir de petites notes scotchées sur le moindre recoin de son plan de travail. Des années d'écriture lui ont été nécessaires afin de pouvoir réaliser La Face cachée.
Ensuite, Bernard Campan fait le tour du casting. Ses propos sont croisés avec ceux de ses acteurs (Jean-Hughes Anglade, Karin Viard, Olivier Rabourdin, Tania Garbarski) qui reviennent quant à eux sur les personnages et les longues discussions entretenues avec le réalisateur sur les rapports humains décrits dans le film.
Dans la dernière partie, Campan traite de son rapport à la musique ainsi que du thème principal dont traite le film. Ce segment est bien fichu, bien illustré et informatif d'où ressort la générosité du réalisateur.
Scènes coupées commentées par Bernard Campan (27min24)
Dix scènes écartées du montage final, introduites par Bernard Campan qui se livre encore une fois avec sincérité et simplicité quant aux raisons de ces coupes. On remarque le soin et le détail apportés à certains personnages secondaires pour qui le réalisateur avait beaucoup d'affection mais qui ont disparu du métrage final pour des raisons de rythme. Certaines de ces scènes ont été un véritable cauchemar pour les acteurs et pour lui en raison de leur difficulté technique ce qui entraînait la multiplication des prises pour finalement ne pas faire apparaître la scène dans le montage final. Parmi ces scènes écartées, on notera également deux prises de vue différentes du saut dans l'eau, une étant montée (montrant Campan sauter) et l'autre en plan séquence (la caméra demeurant sur Anglade). Par ailleurs, certaines scènes délivraient trop tôt la raison du mal être d'Isa (Karin Viard) dont une notamment où François (Campan) s'étonne de la suractivité de sa femme dans l'appartement.
L'interactivité s'achève sur les filmographies sélectives de Karin Viard, Bernard Campan et Jean-Hughes Anglade, une galerie de photos issues du film et du tournage, les bandes-annonces des films prochainement disponibles en DVD chez l'éditeur et un lien internet vers le site de Wild Side.