Les couleurs chaudes de l'Amérique Latine sont très bien rendues grâce à un transfert DVD idéal soutenu par une restauration haut de gamme et une compression jamais prise en défaut. La palette colorimétrique est dorée et chatoyante tout du long, peut-être un peu trop parfois, et la couleur sableuse a tendance à prendre le dessus au détriment des détails annexes. Si certains plans issus des séquences de jungle sont parfois plus altérés, les contrastes sont en revanche ciselés et la nature apparaît étonnament luxuriante avec une prédominance des teintes terreuse, beige, vert et ocre. Ce master restauré plein cadre s'avère lisse, nettoyé des moindres scories et flatte souvent les rétines.
Durant la première partie, un souffle intermittent se fait ressentir et certains dialogues, notamment ceux repris en postsynchro, grésillent sensiblement. Rapidement, les voix deviennent plus claires et aérées tandis que les séquences d'affrontement se montrent percutantes. Cette piste mono accompagne proprement l'action du film et les séquences finales (dans la jungle) permettent de discerner tout le travail réalisé au mixage afin de mieux ancrer les spectateurs dans la faune sud-américaine.
Critique, ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et enseignant à l'université de la Sorbonne nouvelle, Charles Tesson est un spécialiste de Luis Buñuel à qui il a dédié un essai en plus d'un ouvrage sur le film El. A travers une très bonne analyse, notre intervenant met en parallèle La Mort en ce jardin avec le cinéma d'aventures de John Huston (African Queen, Le Trésor de la Sierra Madre) tout en soulignant qu'il reste teinté des principales obsessions du réalisateur espagnol, à savoir un oeil crevé (évidemment déjà visible dans Un chien andalou) et surtout son fétichisme des pieds, récurrent dans l'oeuvre de Luis Buñuel. Dense et passionné, cet entretien pose les bases analytiques liées au film de Luis Buñuel qui se trouvent encore plus détaillées dans le segment suivant.
A sa main - Entretien et analyses de deux séquences avec Philippe Rouyer (22min42)
C'est vers cet entretien qu'il faudra vous diriger pour une étude plus approfondie de La Mort en ce jardin. Critique de cinéma à Positif et à Psychologies, Philippe Rouyer commente le fond et la forme de deux séquences en particulier, celle du café et celle de la progression dans la jungle. Rappelant dans un premier temps les raisons de l'exil du cinéaste au Mexique (le franquisme venait d'éclater en Espagne), l'intervenant passe en revue le casting du film en s'attardant sur la rencontre de Luis Buñuel et de Michel Piccoli (première collaboration sur six films au total) puis dresse les différences notables entre le roman d'origine de José-André Lacour et le film.
L'interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.