Le transfert proposé fait honneur au soin visuel accordé au film, qu'il s'agisse des plans de jour marqués par une forte luminosité ou des séquences nocturnes où la lisibilité demeure impeccable tout du long. La palette colorimétrique, fidèle aux tons découverts en salles, s'accompagne d'une excellente gestion des noirs. Et si le piqué de l'image aurait gagné à être affiné, notamment lors des gros plans sur les comédiens, on ne déplore par ailleurs que très peu de défauts de compression. Un transfert de bonne facture, en somme.
Cette édition propose deux pistes son, un 5.1 allemand et un 5.1 français. Des deux options, c'est malheureusement la seconde qui l'emporte. La version allemande souffre en effet d'une piste dialoguée qui peine à se mettre en avant face à une musique souvent trop envahissante, le niveau sonore variant d'ailleurs d'un morceau à l'autre - la séquence de la virée nocturne surprend ainsi par le niveau trop élevé du titre qui l'accompagne. Au contraire, la piste française bénéficie d'un mixage offrant une balance efficace entre les voix, la bande originale et les effets sonores, même si ces derniers auraient parfois gagné à être plus profonds.
A noter qu'il est possible de voir la version origine sous-titrée en français où en allemand.
Si les conditions sonores dans lesquelles sont proposées le film sont perfectibles, les suppléments, eux, proposent une vraie valeur ajoutée.
Le bonus le plus marquant est sans conteste l'interview inédite de Ron Jones (17mns15), l'homme qui a réalisa en 1967 dans un lycée de Californie l'expérience dont s'inspire le film. Avec un vrai recul et une honnêteté appréciable, l'ancien professeur d'Histoire analyse tant sur le plan psychologique que sociologique la manière dont la Vague a pu prendre une telle ampleur, attirant en quelques jours des centaines de jeunes en provenance d'autres lycées. Confiant douloureusement s'être senti à l'époque grisé par la sensation de pouvoir que lui conférait sa position, Jones compare aussi les faits tels qu'ils sont survenus à l'époque au film de Dennis Gansel et s'étonne de la perspicacité du réalisateur dans l'écriture de la psychologique des personnages, notamment en ce qui concerne le professeur Wenger - c'est-à-dire lui-même. Une interview indispensable pour ceux qui ont aimé le film.
Autre pièce valant le détour, Journal Intime, la vidéo du réalisateur Dennis Gansel (41mns30) est une sorte de making of du film présenté comme son titre l'indique comme un journal personnel. Le réalisateur allume ainsi sa caméra pour livrer ses impressions au jour le jour, tout au long de la phase de préparation, de production et de post-production du film, en allant jusqu'aux projections-tests et la promotion. Si les parties consacrées à la conception et au tournage abordent superficiellement leur sujet (mais après tout, on voit cela dans tous les making of), les moments choisis s'avèrent souvent amusants et la seconde moitié du journal s'attarde de manière plus significative sur le travail de post-production. On visite ainsi les studios respectifs du compositeur et des mixeurs qui travaillent en étroite collaboration avec Gansel. Ce dernier nous livre aussi ses commentaires pendant la phase difficile et conflictuelle des projections-tests et l'on peut ainsi assister en direct au bras de fer entre le réalisateur et le producteur concernant les scènes à conserver. Dennis Gansel lutte ainsi pour rester le plus proche possible de son montage tandis que le producteur Christian Becker tente de lui faire couper ou changer des passages, chacun faisant pression sur l'autre au gré des réactions du public lors des différentes projections. En plus d'aborder le making of sous un angle neuf, ce journal vaut aussi pour l'humour et la décontraction de son personnage principal, Dennis Gansel.
Cette interactivité nous permet aussi de découvrir une fin alternative (6mns30) du film, dans laquelle le traitement du personnage de Tim (Frederick Lau) diffère : d'un côté, l'issue paraît moins extrême mais de l'autre, ses répliques explicitent de manière moins subtile son ressenti face à la fin de la Vague. Nous préférons pour notre part la fin choisie dans le montage final.
Enfin, on trouvera au menu des bonus un clip musical et des bandes-annonces.