A l'instar de son premier long métrage Pardonnez-moi, Maïwenn Le Besco opte pour l'usage d'une caméra HDV couplée à une caméra traditionnelle. La DV manque souvent de finesse, la palette de couleurs n'a guère l'occasion de briller et ce sont les scènes sombres qui s'en tirent finalement le mieux même si certains fourmillements sont apparents dans les arrière-plans. En ce qui concerne la caméra dite « traditionnelle » le transfert est légèrement décevant avec des visages généralement ternes et peu détaillés, ainsi que de nombreux flous lors des séquences prises sur le vif. Le segment mettant en scène Muriel Robin s'en tire mieux que les autres avec l'ambiance tamisée du théâtre alors que celui consacré à Karin Viard demeure froid et sa partie chantée trop contrastée du fait des éléments repris en postproduction, l'actrice ayant été filmée précédémment sur fond bleu. En revanche les autres parties chantées sont très colorées et chatoyantes, mieux définies que le reste avec des contrastes mieux gérés et une saturation ciselée. Le changement de texture entre le numérique et la pellicule est certes palpable mais équivalent lors de la sortie du film dans les salles et respectant ainsi les choix stylistiques de la réalisatrice.
La piste Dolby Digital 5.1. permet une spatialisation convenable lors des passages chantés mais l'écoute demeure concentrée sur les enceintes avant avec des dialogues très clairs émanant de la centrale. Les frontales bénéficient d'une large ouverture pendant tout le film mais la prise de son varie en fonction de l'action si la scène est prise sur le vif, dans la rue ou dans un lieu plus intimiste, marquant ainsi l'aspect documentaire du film. Même si les latérales sont finalement peu sollicitées et exhalent un petit souffle, le mixage 5.1. apparaît plus vivant et plus naturel que la piste stéréo qui ne manque cependant pas d'ampleur et s'avère tout aussi vaillante et riche.
Making of (46min02)
Voici un formidable documentaire sur le film commenté par les propos de la réalisatrice toujours très franche du collier (à l'image de son film) et s'attardant sur chaque élément de son incroyable casting. Les images de tournage et des répétitions des multiples chorégraphies abondent montrant Maïwenn Le Besco à l'écoute de ses actrices et ne pouvant cacher toute l'affection qu'elle leur porte. Portant à bout de bras son projet, la réalisatrice démontre qu'elle sait mener une équipe de tournage avec persuasion, passion et professionnalisme tout en conservant une ambiance détendue. Maïwenn partage ensuite quelques anecdotes de tournage, développe les idées portées par le film et laisse ensuite la parole à ses comédiens et ses techniciens quant à l'ambiance du tournage.
Scènes coupées (18min04)
Présentées en lecture enchaînée ou par séquence, ces sept scènes coupées complètent parfaitement le film avec notamment une chanson inédite intitulée La Pomme interprétée par Estelle Lefébure et Maïwenn Le Besco réalisant en même temps un striptease qui ne devrait pas laisser de marbre la gent masculine. A noter également une courte séquence très cynique où Romane Bohringer se fait chahuter par un homme dans une station de métro.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce du film (2min04).