Pourquoi Metropolitan est assurément l'un des meilleurs éditeurs du marché ? Parce que même lorsqu'il se retrouve avec un truc aussi pénible que Le Nombre 23 sur les bras, il arrive à proposer un produit aux frontières du miraculeux. Ce n'était pas gagné, Joël Schumacher proposant un film à la photographie numérique d'une laideur incommensurable. Mais il en faudra plus à l'éditeur qui, s'il patine sensiblement sur les grandes zones d'ombres laissant les noirs aux mains griffues d'un gris foncé, parvient à équilibrer ses contrastes pour un résultat des plus honnêtes. En tout cas la compression s'adapte au mieux (deux grosses pistes audio, un commentaire et une heure et demi de bonus chargent également le disque) avec de rares effets de pixellisation et offre des conditions de visionnage loin d'être honteuses. Le ou les futurs disques HD risquent d'être très bien lotis...
Le son est régulièrement le point fort de l'éditeur. Le Nombre 23 ne déroge pas à la règle et livre deux pistes Dolby Digital 5.1 Ex incroyablement démonstratives, malgré une certaine sagesse d'action à l'écran, bien que renchéries d'effets d'atmosphère divers. Pas de DTS au programme, mais l'on s'en abstient sans souci puisque l'intégralité du mixage impose un relief particulièrement édifiant où chaque canal ne désemplie jamais. Décibels, canal de grave et balances variées sont donc à la fête. Notons par ailleurs que pour l'une des rares fois, Jim Carrey n'est pas doublé par l'insupportable Emmanuel Curtil.
Commentaire audio :
Bien qu'il ait réalisé un film ici franchement pas terrible, on peut comprendre la capacité de Joël Schumacher à convaincre tout ceux qui l'ont aidé à bâtir Le Nombre 23. Ce réalisateur est assurément un orateur né. Ce seul commentaire compense l'achat puisque le cinéaste parvient à rendre son film bien plus captivant dès lors qu'il y prend part pour nous y expliquer un maximum d'éléments. Si l'on en retire les quelques propos de rigueur "Oui, Jim Carrey est un bon acteur dramatique" et " Le nombre 23 est fortement lié à certains éléments de ma vie" qui ne sont là que pour assurer la promo une ultime fois, tout le film est décortiqué avec passion.
Scènes coupées et alternatives (13min39) :
Beaucoup de choses. Beaucoup trop de choses, même, dont Schumacher a bien fait de se débarrasser. Sur un quart d'heure entier de prises supplémentaires, seule la première - le début alternatif - mérite un coup d'œil même s'il dévoilait déjà beaucoup trop de chose sur l'issue du film.
Avec Secrets du tournage (15min24) on se retrouve dans making of un peu fourre-tout pour ne pas dire incomplet, qui saute un peu n'importe comment du coq à l'âne. On nous explique pêle-mêle que la fin d'origine était toute autre, que toute l'équipe à vu des nombres 23 un peu partout au point de véhiculer une amusante paranoïa collective avant de passante à une impressionnante démo d'effets spéciaux pas toujours visibles à l'écran. La volonté et les sujets sont là... mais totalement désordonnés. C'est le segment Coulisses du tournage (22min20) qui pourrait presque prétendre à consolider le précédent, mais on vire ici dans une simple présentation des comédiens, de leur rôle, et la glorification du travail du réalisateur. Rien de vraiment enrichissant. Le monde de petitou (11min11) rattrape la mise en détaillant la direction artistique, qui peut certes prêter à polémique de part sa laideur, mais pourtant bien travaillé jusque dans le moindre pixel. Le dernier chapitre se répétera avec le premier module en ce qui concerne la conception des effets numérique bien que ce soit ici encore plus complet.
Enfin, la section "Au delà du film" tente de donner un sens du nombre 23 dans un documentaire L'énigme du nombre 23 (25min03) où les avis divergent suffisamment entre acteurs, réalisateurs et experts en tout genre pour passer au dessus d'une quelconque malédiction. Un chiffre est un chiffre et un mathématicien explique intelligemment comment le nombre 23 revient logiquement dans certaines reflexions poussives. Le dernier module, Comment Calculer votre chiffre de vie (10min43), ne reste qu'une farce s'adressant aux adeptes d'astrologie et autres déclinaisons où une femme essaie de lier des états d'esprits de tout à chacun en fonction de leur date de naissance. Futile.