On est conquis dès les premières images durant les séquences en Afrique noire proposant une luminosité remarquable et des couleurs ambrées. Le tournage caméra à l'épaule est soutenu par une compression musclée et la profondeur de champ est très appréciable comme elle le sera durant tout le film notamment pour les séquences en montagne aidées par l'utilisation du format 2.35. La première partie vosgienne contraste fortement avec les couleurs froides à dominante verte et métallique des scènes d'hôpital et de la banlieue parisienne. On note également une plongée des comédiens dans une lumière blanche étincelante (on serait tenté de dire clinique pour ce film) et constante durant 1h30. Un petit bémol toutefois pour la séquence crépusculaire (16min50) où on note un manque de précision inévitable et où le visage de Clovis Cornillac paraît flou. L'étalonnage désiré par le cinéaste et le chef opérateur se trouve donc respecté à la lettre par l'éditeur qui nous offre un transfert minutieux.
Nous sommes immédiatement happés par l'environnement sonore de l'Afrique dès la première séquence. Si votre choix s'est porté sur la DD 5.1. l'ensemble de votre installation profitera au maximum de l'ouverture des enceintes avec le thème musical angoissant et omniprésent signé Krishna Levy, caractérisé par un crescendo saisissant. Les latérales ont ensuite tendance à se faire oublier quelque peu, l'action étant essentiellement portée sur les frontales très spectaculaires durant les séquences vosgiennes. Les dialogues se maintiennent fortement excepté la voix de Marie-Josée Croze dont on note quelques soucis de compréhension et qui ne porte pas autant que celle de son partenaire. Le caisson de basses se mêle à la partie en distillant quelques effets percutants par ci par là sans pour autant en mettre plein la vue... ou les oreilles c'est selon. Quant à la piste Dolby Digital 2.0. elle profite tout autant d'un mixage incisif même si le spectateur ne sera pas plongé de la même manière dans l'atmosphère oppressante voulue par Thomas Vincent.
Making-of (26min07)
De facture honnête sans jamais proposer d'éléments originaux, ce making of remplit le cahier des charges avec des bribes d'interviews de Clovis Cornillac et du réalisateur Thomas Vincent visiblement passionné par son sujet. Certes ce document n'est pas avare en images de tournage et de préparation de plans du cinéaste avec ses acteurs mais l'ensemble ne décolle vraiment jamais. Clovis Cornillac défend ardemment le film en souhaitant que le cinéma français retrouve l'envergure des films thriller-politique à la Costa-Gavras qu'il aime tout particulièrement en tant que spectateur. On remarque le tournage de scènes non présentes dans le montage final et non disponibles dans les suppléments, les scènes flashback ?) montrant Raoul et son fils en train de déjeuner ensemble. C'est intéressant dans le fond quand les protagonistes développent le sujet principal du film mais le problème vient de la forme avec un montage rapide de mauvais goût. Dommage car comme l'indique Thomas Vincent, si ses propos et donc son film peuvent entraîner quelques discussions c'est qu'il aura réussi son pari.
L'interactivité propose également la bande-annonce du film (1min08).