De mémoire, l'éditeur ne nous avait pas habitués à une image aussi soignée pour un simple transfert SD. François Ozon a tourné son film en HD et ce qui frappe d'emblée ce sont les noirs encre de Chine qui n'ont souvent rien à envier à un transfert en Haute-Définition proprement dit. Usant des longues focales et du format 2.35, le cinéaste crée une profondeur de champ fort appréciable, superbement retranscrite ici, la définition est formidable, le soleil basque est lumineux à souhait et la palette colorimétrique naturelle. Notons de légers déséquilibres de la compression, surtout visibles lors des déplacements rapides de la caméra, sans pour autant gêner le visionnage. Le niveau des détails est souvent confondant, les matières ressortent sans peine et les ambiances chaudes côtoient soigneusement les couleurs plus froides.
Une fois n'est pas coutume, nous vous conseillons d'opter pour la piste Dolby Digital 5.1 qui vous procurera l'immersion voulue par le film grâce à une belle spatialisation. Ce mixage s'avère plus dynamique que la piste stéréo grâce à une délivrance plus pêchue des dialogues ainsi que par des ambiances bien restituées sur les latérales comme le démontrent les quelques séquences de plage ou les scènes de boite de nuit où retentit le Summer son des Texas. Si les séquences intimistes sont axées sur les enceintes avant, la musique retentit sur toutes les baffles et les notes de piano et de guitare électrique sont particulièrement incisives. Seul le caisson de basses semble avoir été oublié. La stéréo demeure claire et distincte mais moins viscérale que son homologue 5.1.
Commentaire audio de François Ozon et d'Isabelle Carré
Enregistré quelques semaines après la sortie du film, cet agréable commentaire audio montre la véritable complicité qui lie la comédienne (alors à nouveau enceinte) au metteur en scène. Isabelle Carré se montre à l'aise dans l'exercice, ne manque pas de répondant et sa spontanéité se confronte intelligemment aux explications techniques du réalisateur avec qui elle crée une véritable discussion. Beaucoup d'anecdotes liées au tournage sont au programme, aucun temps mort n'est à déplorer et chose n'est pas courante, ce commentaire divertit haut la main.
Souvenirs du tournage (10min08)
Ne vous attendez pas à un making of mais plutôt à un condensé d'images liées au tournage. Nous y voyons Isabelle Carré et François Ozon attendre le célèbre rayon vert, rendu célèbre par Jules Verne mais également par le film éponyme d'Eric Rohmer, qui apparait lors de la rencontre entre le soleil couchant et la ligne d'horizon. Plus tard, François Ozon prend lui-même la caméra sur l'épaule pour filmer les scènes de plage, mais les propos tenus lors des prises de vue sont malheureusement couverts par les bruits de la plage. Ce documentaire se clôt sur la session d'enregistrement de la chanson titre par Isabelle Carré et Louis-Ronan Choisy, sous les conseils du metteur en scène lui-même.
Scènes coupées (8min58)
Cette succession de séquences ou de bouts de scènes auraient très bien trouvés leur place dans le montage final mais aucun commentaire n'indique la raison de leur éviction. On y retient surtout la confrontation entre Mousse et la mère de Louis, cette dernière lui indiquant qu'elle ne l'a pas dénoncé à la police alors qu'il lui aurait été très facile de la charger. Notons enfin une réapparition pas très finaude du personnage incarné par Melvil Poupaud.
Essais Louis et Isabelle (2min19)
Filmé en vidéo, cet aperçu de la scène du repas entre Paul et Mousse montre toute l'implication émotionnelle d'Isabelle Carré alors qu'il ne s'agit que d'un essai avec son partenaire.
L'interactivité se clôt sur le clip vidéo Le Refuge (2min25) interprété par Isabelle Carré et Louis-Ronan Choisy, une galerie de photos (3min02) et la bande-annonce (1min37).