La restauration du quatrième opus de la saga Callahan affiche un bilan positif même si la copie présente les mêmes défauts que pour l'édition 2001, c'est à dire une compression visible sur les visages des acteurs lors de certains déplacements et balayages caméra (l'avancée de Sondra Locke sur la plage, 55min). La moitié du film se déroulant de nuit, les noirs nous apparaissent légèrement laiteux comme sur l'ancien DVD. Quelques petits problèmes de définition n'ont pas été corrigés sans toutefois agacer la rétine. Ne faisons pas la fine bouche car malgré une perte d'image sur la droite et la gauche (passage du 2.35 au 2.40), les couleurs retrouvent enfin l'éclat qu'elles avaient perdu dans l'édition antérieure pour les scènes extérieures. Comme pour L'Inspecteur ne renonce jamais, les scènes d'intérieur sont techniquement plus faibles et paraissent souvent trop contrastées même si elles sont plus proches de la photo sombre d'origine. De ce point de vue, on est plus proche du désir du réalisateur et l'édition 2001 proposait des scènes nocturnes plus douces. Un léger grain cinéma réside mais il est beaucoup plus atténué qu'auparavant. Les éclairages divers (néons, phares, lampadaires) avaient été accentués en 2001, faute de goût ici éliminée et corrigée. On remarquera également l'élimination du voile gris parasitant l'ancienne édition qui se voyait également dans les scènes de nuit comme durant le générique de début. Etonnant que les films récents n'aient pas bénéficié du même traitement de rajeunissement optimal des premiers épisodes.
8/10 pour la version originale
7/10 pour les autres pistes
Ca fait du bien de voir Lalo Schifrin revenir presque dix années après Magnum Force. Sa partition démarre d'entrée de jeu et grâce au remixage DD 5.1, les basses pulsent dès les premières mesures. Une déflagration imprévisible sur les enceintes avant mais les latérales restent effacées, ou du moins ne délivrent qu'un léger écho. Une ouverture frontale brillante qui mettra en valeur chaque note de la bande originale et procurant un plaisir non dissimulé. Il en va de même pour toutes les séquences se déroulant sur la baie de San Francisco et ses alentours où cette fois les surround se joignent à la partie avec les bruits de la nature avoisinante. Ce mixage parvient à plonger le spectateur dans l'atmosphère noire voulue par le réalisateur et les effets divers sont intelligemment dispatchés (circulation, manèges, scène de la réception) avec parcimonie à défaut de vouloir en mettre maladroitement plein les oreilles. Quant aux dialogues, ils sont nettement plus clairs que pour les deux derniers films et les coups de feu émanant du Magnum 44 ont enfin le punch qu'on attendait. Bien qu'annoncée sur la jaquette, la version hongroise n'existe pas sur Sudden Impact. En revanche la version française et italienne du film sont enfin plus distinctes que pour les trois premiers Harry Callahan. Mono d'origine respecté, il ne faudra cependant pas en attendre de trop mais les dialogues sont plus clairs et moins éloignés que précédemment. Attention car ces deux pistent demeurent vaguement couvertes et ce dès l'ouverture du film où le générique ne possède aucune ampleur dans les versions. La piste italienne (où Eastwood s'appelle une fois de plus Callaghan, la vf ayant réparé l'erreur faite pour le 3ème film) apparaît comme étant la plus faible avec de nombreux effets sonores qui disparaissent derrière les voix des acteurs. Pour finir, l'orchestration est sensiblement différente quand on passe de la version anglaise aux deux autres langues. Ces deux dernières dénaturent complètement l'oeuvre de Lalo Schifrin avec des bruits stridents, grinçants et des basses très atténuées.
Commentaire audio de Richard Schickel (vo)
Après un long exposé sur la starisation de Clint Eastwood sur le commentaire du premier film de la saga, Richard Schickel est de retour derrière le micro pour Sudden Impact : Le Retour de l'Inspecteur Harry. Cette fois, notre interlocuteur nous propose de nous pencher sur Clint Eastwood réalisateur. Tout en regardant le film comme un simple spectateur (ce qui entraîne quelques blancs), Richard Schickel nous parle de la photographie, de la réalisation, des thèmes explorés et bien évidemment de l'évolution d'Harry Callahan au fil des films. Connaissant son sujet sur le bout des doigts, c'est un véritable plaisir que d'écouter ses anecdotes (la longue relation Clint Eastwood-Sondra Locke), son avis sur certaines scènes et ses analyses.
L'Evolution de Clint Eastwood (25min41)
Voici sans nul doute l'un des segments les plus passionnants que l'on puisse trouver sur les DVD de la saga Callahan. Reprenant tous les intervenants des documents précédents, on y parle ici des films mis en scène par Clint Eastwood, ce dernier ravi de revenir sur ses longs métrages moins connus du grand public. Ayant passé plus 35 ans à alterner films commerciaux et œuvres plus intimistes, Clint Eastwood est un cas à part dans l'industrie cinématographique. A l'instar de John Cassavetes, il n'a jamais caché participer à des films à gros budget dans l'unique but de gagner suffisamment d'argent pour financer les projets qui lui tenaient à cœur. Ce module brasse une carrière s'étalant sur 50 ans, richement illustré par des photos et des extraits de films, le tout commenté par ses scénaristes, ses fans connus et moins connus et par lui-même. Un hommage est rendu à ses mentors, Sergio Leone et Don Siegel auprès de qui Eastwood s'est forgé sa connaissance de la technique cinématographique, son sens du cadre et de la direction des comédiens. Rares sont les acteurs à être passés derrière la caméra avec succès. Aujourd'hui, Clint Eastwood a réalisé presque trente films, tous abordant un genre, une histoire et un point de vue différents. Un homme qui se remet sans cesse en question, à la recherche de contre-emplois, jusqu'à la consécration aux Oscars pour le succès international d'Impitoyable et au triomphe inattendu de Million Dollar Baby, lui aussi largement récompensé.
Enfin, vous trouverez les bandes-annonces des films de L'Inspecteur Harry (10min34, vo) : L'Inspecteur Harry (3min19), Magnum Force (2min14), L'Inspecteur ne renonce jamais (2min11), Sudden impact : Le Retour de l'Inspecteur Harry (1min24), La Dernière cible (1min24).