Le Paris « en chanté » du film de Christophe Honoré est plutôt bien rendu en dvd. La photographie à dominance de couleurs bleutées et grises met en valeur les rues et les quartiers filmés par le cinéaste, comme la colonne de la Bastille et ses alentours qui est au centre du film. Les scènes d'intérieur, très nombreuses, puisqu'Honoré aime bien filmer les appartements parisiens, se caractérisent par une belle luminosité et netteté. Bien que le film soit tourné en partie en extérieurs et de nuit, la luminosité ne fait aucunement défaut au film. C'est surtout la compression qui est irrégulière et parfois hésitante. Autrement le résultat d'ensemble est soigné et très satisfaisant.
L'éditeur a misé sur la qualité car le traitement offert au son est ici de très bonne facture. La piste Dolby Digital 5.1. se montre très équilibrée et vivante, la répartition sur tous les surround y étant pour beaucoup au moment des passages chantés. Le caisson de basses n'est par contre pas vraiment mis à contribution. La piste stéréo est équivalente en terme de dynamisme au mixage 5.1, les arrières débranchées. La limpidité des dialogues apporte précision et rigueur à l'ensemble.
DVD 1
Commentaire audio du réalisateur Christophe Honoré accompagné du compositeur Alex Beaupain
Voici un commentaire conventionnel, sans temps mort et distillant quelques anecdotes. Christophe Honoré passe en revue les références émaillant son film (Cocteau, Godard, Demy, Truffaut, Lubitsch) tout en laissant suffisamment la parole à Alex Beaupain évoquant la création de chaque chanson. Les deux amis se sont beaucoup inspirés d'épisodes survenus dans leur propre vie pour l'écriture du scénario. Le désir d'Honoré était d'inscrire le spectateur dès les premières images dans le quartier limité de l'action (Xème et XIème arrondissement) ainsi que de réaliser de manière très documentaire afin de pallier au manque d'argent et aux possibilités techniques limitées. Le spectateur est un peu exclu du commentaire qui s'apparente le plus souvent à une discussion entre potes avec congratulations respectives et souvenirs de tournage.
On retrouve enfin sur le premier disque quelques bandes-annonces du catalogue Bac Vidéo, Les Chansons d'amour (1min48), J'attends quelqu'un (1min40), Fragiles (1min46), A very british gangster (1min25), Caramel (1min57), une galerie de photos (1min51), les filmographies des acteurs et du réalisateur et un lien internet vers le site du film et de Bac Films.
DVD 2
Entretien avec Christophe Honoré (35min56)
Christophe Honoré évoque avant tout son admiration pour les films de Jacques Demy dont Les Chansons d'amour représente un hommage d'ordre affectif. Son compositeur et ami Alex Beaupain connaissait bien l'univers de la comédie musicale et de Michel Legrand et avait déjà travaillé avec le réalisateur sur 17 fois Cécile Cassard et Dans Paris. Les chansons du film, reprisent en partie de l'album d'Alex Beaupain intitulé Garçon d'honneur, ont été enregistrées en une semaine par les acteurs. Tout est donc allé très vite jusqu'au tournage le mois suivant, d'une durée de 32 jours. Tourné à Paris, le film se devait de s'inscrire dans un quartier que le réalisateur connaissait bien, le 10ème arrondissement et la Bastille. Il fallait en faire un film romanesque en même temps qu'une sorte de documentaire sur un quartier. Sont ensuite abordés les thèmes du film et cette idée permanente de la mort qui provoque l'histoire. C'est le cas d'un des personnages qui amène les gens autour à se questionner et à persévérer en vivant intensément. Le réalisateur se remémore enfin le moment où le film a été selectionné à Cannes alors que Les Chansons d'amour n'était pas encore entièrement monté. Le distributeur Bac Films a ensuite décidé de le sortir dans la foulée de sa présentation au Festival et, comme l'explique le réalisateur, le film a été plutôt bien accueilli notamment par un public de jeunes gens, lycéens et étudiants.
Dernier couplet (19min25)
Armé d'une caméra légère, Christophe Honoré filme les acteurs de son film au complet qui partagent la table d'un restaurant asiatique. On les voit s'esclaffer de rire, partager des moments intenses... Autant le dire, ce supplément n'apporte rien à l'ensemble et on y retient rien d'intéressant. De plus c'est extrêmement mal filmé et inaudible... A retenir juste l'image de Chiara Mastroianni engueulant Louis Garrel pour être arrivé en retard sur le tournage !
Faire chanter les filles (22min19)
Ludivine Sagnier et Clotilde Hesme sont dans un studio d'enregistrement où le compositeur Alex Beaupain met en boîte la bande originale du film. On ne s'improvise pas chanteur et ce supplément en témoigne. Les comédiennes paraissent hésitantes au moment de donner de la voix mais y parviennent grâce à la direction du compositeur qui les aide dans ce véritable tour de force.
Les Chansons d'amour à Cannes (24min21)
Petit tour du côté de la Croisette pour terminer. Filmé le 18 mai 2007, l'équipe au complet est en conférence de presse. Christophe Honoré parle de certains points déjà évoqués dans l'interview en début de disque comme son amour pour Jacques Demy et la vitesse à laquelle le projet a été monté. Son intention première en réalisant Les Chansons d'amour était de proposer une comédie musicale moderne tout en traduisant par les chansons les divers sentiments qui traversent les personnages, cela ayant été de loin la plus grande difficulté pour les acteurs. Louis Garrel est visiblement en forme et fait marrer les journalistes en évoquant son adoration pour Jean-Pierre Léaud.