Test DVD : Les Plaisirs de la Chair

A l'instar de Nuit et Brouillard au Japon, Les Plaisirs de la chair se voit ici offrir un transfert remarquable effectué à partir d'un master haute définition visiblement restauré. Quelques poussières font de la résistance à l'extrémité du cadre, mais dans l'ensemble l'image est d'une propreté exemplaire. La photographie de Akira Takada est honorée de la plus belle façon, les couleurs et les contrastes, qui alternent entre réalisme cruel et onirisme, y étant des plus harmonieusement restitués. Bien que la compression soit assez discrète, un léger fourmillement est parfois visible au second plan de l'image, principalement pendant les plans larges. On dénote aussi un léger manque de définition. Sans ce défaut, l'image aurait sans doute été parfaite.

Seule une piste japonaise Dolby Mono 2.0 nous est proposée, et on ne s'en plaindra pas. Bénéficiant elle aussi d'une belle restauration, les voix, les musiques (Joji Yuasa qui fera plus tard celle de La Parade Funéraire des Roses de Toshio Matsumoto), et les sons d'ambiance ressortent agréablement, sans qu'aucun d'eux ne vienne prendre le dessus sur les autres. Une réussite.

En sus de la bande annonce du film, Carlota a invité Jean Douchet à faire un film-analyse intitulé L'Au-delà des interdits. Pendant près d'une demi-heure, le cinéaste, critique et enseignant de cinéma revient sur ce film de Nagisa Oshima qu'il affectionne particulièrement, de par le rapport que Wakizaka, le personnage interprété par Katsuo Nakamura, entretient avec le monde réel castrateur et ses fantasmes libérateurs. Jean Douchet s'attardera sur les différences de caractère entre chacune des femmes que Wakizaka croisera pour mieux souligner la spirale infernale dans laquelle il s'est laissé entraîner.
Sans minimiser l'intérêt de son intervention, on regrettera que Jean Douchet ne sorte jamais de son analyse universitaire.