Test DVD : Mariti in città

Le 22/11/2007 à 13:27
Par Sabrina Piazzi

Mariti in città a souvent été rapproché à 7 ans de reflexion réalisé deux ans plus tôt par Billy Wilder. La trame en est la même sauf qu'il ne s'agit pas ici d'un seul époux mais d'un groupe de quatre maris qui restent en ville tout l'été alors que leurs femmes sont parties en vacances à la mer avec bambins et bagages et qui vont tenter non sans mal de profiter de ce célibat provisoire... Luigi Comencini use des préjugés sur l'homme italien, dragueur et quelque peu cavaleur, et s'en amuse sans forcément les atténuer. Le beau parleur qui parle avec les mains ce n'est pas de la caricature, et la femme italienne adepte du mariage aussi, quoique les mœurs ont dû bien changer. Chaque personnage a ses caractéristiques insolites : il y a le jeune marié (impeccable Renato Salvatori) qui s'éprend d'une artiste et qui parvient mal à assumer la situation, l'homme qui se réclame célibataire et qui en fait baver plus d'un avec ses histoires de batifolage (alors qu'il est en réalité en ménage avec sa compagne qui elle veut se marier...) ou le mari qui se croit cocu. Les tentations des uns, les pitreries des autres, provoquent le rire non sans un certain plaisir. Cela fait longtemps que le mâle italien a été démystifié par le cinéma transalpin, il n'y a qu'à regarder l'excellente et drolatique trilogie des Monstres pour s'en apercevoir. Mariti in città est une comédie amusante et tendrement cynique dont les dialogues font toujours mouche aujourd'hui et constitue une réussite de plus dans le cinéma italien des années 50 - 60 qui n'en finit pas de nous étonner.

Decouvrez le Test DVD de Mariti in città.

Image : 10/20

Restauré en haute définition et image par image, Mariti in città, jusqu'ici inédit en dvd, bénéficie d'un transfert de haute volée. M6 Vidéo, qui ne déçoit jamais en terme de restauration des films, a mis les gros moyens pour offrir un résultat bluffant et tout bonnement splendide. Généralement, un générique de film donne toujours le ton. Ici, le début du film est impressionnant : le Noir & Blanc offre des contrastes parfaitement gérés et des plans necs plus ultra. Les détails sont précis (les visages des acteurs, les objets) et les arrière-plans visibles. La copie est on ne peut plus propre, dépoussiérée de la moindre impureté, grain ou autre.

Mariti in città

Son : 10/20

Proposée en langue italienne, il faut rappeler que la piste est entièrement doublée comme le sont toujours les films italiens. Le mono d'origine restauré offre un parfait rendu des dialogues, très dynamiques, et de la musique qui ne saturent jamais. Le niveau de détails est une fois de plus impressionnant et les sons environnants, tels que les ambiances de rue et bruits de fond (les trains, les voitures) sont extrêmement limpides.

Mariti in città

Bonus : 5/20

Luigi Comencini raconté par Jean-Claude Missiaen (10min28)

Jean-Claude Missiaen, réalisateur, se penche brièvement sur la carrière de Luigi Comencini. L'un de ses thèmes de prédilection était l'enfance et on la retrouve dans nombre de ses films. Bien qu'ayant débuté dans le cinéma à l'époque du néo-réalisme, Comencini s'est d'emblée démarqué de ce courant en réalisant d'abord des films populaires et commerciaux. Il a progressivement trouvé son style dans le genre comédie satirique, tendre et moins cruelle que chez ses camarades Ettore Scola et Dino Risi. Cependant, Comencini n'est pas classifiable car le réalisateur a touché à tous les genres, de la comédie (Pain, amour et fantaisie et sa suite, 1953) au drame (L'Incompris, 1966).

Mariti in città

L'interactivité s'achève sur quelques notes de production évoquant les collaborateurs techniques de Comencini sur ce film et les bandes-annonces en vostf restaurées des cinq films italiens sortant chez M6 Vidéo le 28 Novembre : Mariti in città (4min08), Il Giovedi (3min28), Le Cri (3min04), Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? (3min44) et Don Cesare di Bazan (1min35).