Que dire si ce n'est que l'image entièrement remasterisée est parfaite ! On a du mal à croire que le film a été tourné en 1940 avec cette superbe luminosité, ces contrastes harmonisés et une large palette de gris très nuancée. Une fois n'est pas coutume, c'est lors des fondus enchaînés que les scories refont leur apparition avec de petites tâches et éraflures subliminales. Un très léger grain cinéma perdure mais il est vraiment infime, soutenu qu'il est par une compression haute gamme. On se délecte d'une telle propreté et du soin apporté au film d'Edward F. Cline.
La piste sonore a subi elle aussi un rajeunissement notable. Malgré un souffle chronique, vous pouvez aisément pousser vos enceintes à fond afin de vous délecter des dialogues de Mines de rien, sans pour autant déranger le voisinage. La musique est énergique, les voix des comédiens parfaitement distinctes même si par moments elles sont doucement saturées.
Présentation du film par Noël Simsolo (7min10)
L'historien du cinéma et réalisateur Noël Simsolo propose au spectateur de situer le réalisateur de Mines de rien, Edward F. Cline, dans l'industrie hollywoodienne des années 30-40. Spécialisé dans le burlesque, Cline est plus connu pour sa fructueuse collaboration avec Buster Keaton sur ses longs et courts métrages. Cinéaste de l'efficacité au service de ses comédiens, il n'en demeure pas moins un des spécialistes du genre atteignant pour Noël Simsolo la perfection dans le rythme et l'avènement des gags.
Le Burlesque par Noël Simsolo (23min)
Le spécialiste est de retour et on ne remerciera jamais assez les éditeurs de nous offrir de brillants exposés didactiques et passionnants comme c'est le cas ici. Les amoureux du slapstick seront comblés du bel hommage rendu par Noël Simsolo à tous les maîtres du burlesques des années 20 comme Buster Keaton, Charles Chaplin, Harold Lloyd pour l'époque du cinéma muet jusqu'aux célèbres tandems formés par Bob Hope et Bing Crosby, Dean Martin et Jerry Lewis, Les Marx Brothers, Abbott et Costello, et enfin par les mythiques Laurel et Hardy pour le cinéma parlant. Ces derniers font d'ailleurs partie des rares à avoir eu autant de succès, si ce n'est plus, dans le cinéma parlant. Dressant un historique du genre le plus ancien du cinéma (exemple de L'Arroseur arrosé des frères Lumière en 1895), Noël Simsolo passe en revue plus de 80 ans de burlesque, dénichant des scènes issues du comique visuel dans les films inattendus tels que L'Epreuve de force ou Doux, dur et dingue avec Clint Eastwood, et ceux plus connus comme les premiers films de Woody Allen (Bananas, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe...). Que les plus chauvins se rassurent, les français ne sont pas oubliés avec l'évocation de Jacques Tati, Robert Dhéry et ses Branquignols, Pierre Etaix et Fernandel. Un brillant exercice servi une fois de plus par Noël Simsolo.
L'interactivité s'achève sur une galerie de photos (cinq au total, cela en valait-il la peine ?), un lien internet vers le site de Bac Films et les bandes-annonces de la collection Hollywood Classics.