Motel se paye vraiment un joli travail de photographie plongeant la majeure partie du film dans la pénombre et comme à son habitude, Sony Pictures parvient à contourner habilement les difficultés du domaine. Une gestion des noirs primordiale et ici concrètement bien soignée. Bien évidemment certains plans nocturnes granuleux persistent, mais il s'agit surtout des toutes premières scènes du film, vraiment tournées en bord de route. Un contraste avec le noir profond des scènes tournées en studio jamais choquant, et qui permet également une restitution des contrastes avec les autres couleurs dominantes (blanc et jaune orangé). Enfin, la copie est forcément très propre, et ici restituée par un encodage à la définition confortable.
Le mixage répond totalement aux attentes du spectateur qui veut se mettre un peu les pétoches tout seul. L'essentiel du film se situant dans une pièce confinée, le multicanal est suffisamment bien utilisé pour jongler habilement entre les sons étouffés et les violents claquements de portes et autres agressions soudaines. De quoi couvrir généreusement la scène avant en utilisant les surrounds par surprise. Les effets... font leur petit effet. La version française, de très bonne qualité qui plus est, se paye un mixage similaire ne mettant jamais trop les voix en avant.
Le film baigne tellement dans les références intéressantes et une gestion des codes parfaitement maîtrisée qu'un commentaire audio aurait été évident pour vraiment comprendre sa conception. Malheureusement les bonus sont ici d'un minimalisme décevant puisque presque rien n'est à retenir dans ce qui nous est proposé. En gros une petite scène coupée avec un raton laveur (1min24), la version longue des vidéos snuff (8min28), et surtout un making of de 20 minutes trop promotionnel pour intéresser qui que ce soit mais dévoilant trop de choses sur l'intrigue du film pour être un argument de vente efficace. Finalement nous en retiendrons qu'une Séquence d'ouverture alternative (1min14) en plan séquence plutôt bien pensée et qui plongeait le spectateur directement dans l'ambiance. Bien évidemment, l'éditeur nous gratifie de ses traditionnelles bandes annonces.