La Fondation Murnau a effectué un travail remarquable pour restaurer ce chef d'oeuvre qu'est Nosferatu. La copie s'approche du sublime : peu de débris à constater sur la pellicule et les teintes colorées originales sont parfaitement rendues. Une restauration comme on aimerait en voir plus souvent. Le transfert du DVD quant à lui possède un très joli piqué, la compression sachant se faire discrète.
Pour les détenteurs de l'édition Films Sans Frontières (FSF), vous retrouverez ci-dessous une comparaison entre celle-ci et l'édition MK2. Cette dernière surpasse de loin la version FSF : les teintes sont mieux gérées, l'image est moins rognée, la définition meilleure... Remplacement obligatoire !
Heureuse nouvelle, on retrouve ici la musique composée à l'époque par Hans Erdmann, le futur compositeur du Testament du Dr Mabuse de Fritz Lang. Enfin ! Fini les désuets accompagnements au piano qui n'avaient absolument rien à voir avec l'ambiance crépusculaire du film. Techniquement, il n'ya rien à redire de cette piste.
Alors que nous étions ravi du documentaire sur Faust, celui de Nosferatu est loin d'être une mine d'informations. Là où pour Faust nous avions droit à un comparatif entre plusieurs versions du film, à un descriptif de la confection des effets spéciaux, nous n'avons ici affaire qu'à une morne visite dans les rues qui ont servi de décors pour le tournage et à quelques informations sur les goûts d'Albin Grau, producteur et directeur artistique du film (on lui doit les intertitres et les costumes), pour les sciences occultes.
Il est dommage que le documentaire ne s'intéresse que trop peu aux différentes versions qui ont été faîte du film sans l'accord de Murnau, la plus connue étant Die Zwölfte Stunde (en français, La Douzième Heure) de Waldemar Roger. Ce dernier avait racheté les droits de Nosferatu, qui avait été interdit par la censure, avec pour but de le modifier suffisament pour le réexploiter. Cette nouvelle version incorporait de nouvelles scènes, dont quelques unes seront coupées par la censure (trop critiques envers l'Eglise...). Peu instructif, dommage...
Autre (gros) bémol : le visuel du packaging, à nouveau ! Le travail du graphiste n'est pas laid mais ne colle absolument pas avec l'esprit du film de Murnau. Il aurait mieux fallu reprendre la magnifique affiche originale, ou demander à un artiste à l'univers très proche de Murnau (tel que Joan Sfarr !) de s'occuper du visuel...