Nous sommes prévenus dès le générique reprenant les planches de la BD d'origine, le spectacle sera de mise avec un Technicolor chatoyant et un véritable CinemaScope au format 2.55 permettant de profiter d'une abyssale profondeur de champ. Ce master restauré à partir d'une nouvelle source HD offre de magnifiques images made in fifties, entaché uniquement lors des nombreux fondus enchaînés qui entraînent malheureusement quelques décrochages de la palette colorimétrique. Les contrastes au début du film ne sont guère fameux et annoncent le pire avec des fourmillements fugaces et un grain prononcé sur les séquences tournées sur transparences. Il faut véritablement attendre la poursuite en forêt pour prendre conscience de la restauration effectuée sur le master. Cette séquence révèle tout le relief produit par le CinemaScope et présente la luxuriance de la végétation grâce à la clarté d'une large gamme de verts. Mise à part des contrastes parfois aléatoires, une définition parfois chancelante ainsi qu'une séquence (précisément à 23min25) relativement abîmée (y compris au niveau du son), le reste de la copie demeure de fort bon acabit avec une quasi-absence de poussières.
La version originale mise sur l'ardeur de la musique composée par Franz Waxman (Ariane, Le Port de l'angoisse, Boulevard du crépuscule), quasiment omniprésente comme vous pouvez vous en douter dans ce genre de film où chaque action du personnage principal se trouve soulignée par les instruments. Si un souffle perdure tout du long, il a néanmoins tendance à s'amenuiser au fur et à mesure tandis que les dialogues demeurent continuellement énergiques. Ce mixage s'avère plus équilibré que la version française également disponible, où Robert Wagner se voit doubler par Jean Piat, mais la voix des personnages prend cette fois le pas sur la musique et les effets divers. Ces deux options permettent de visionner le film dans les meilleures conditions possibles même si la version originale demeure incontournable afin de profiter du timbre de voix si particulier de Janet Leigh.
Du dessin à l'écran : entretien avec Doug Headline et Patrick Brion (13min55)
Dans un premier temps, Doug Headline, réalisateur de Brocéliande, auteur, journaliste, scénariste de BD et de cinéma, dresse une rapide biographie d'Hal Foster, expose la genèse puis le succès de sa bande-dessinée Prince Vaillant, publiée de 1937 à 1971. Doug Headline ayant également réédité Prince Vaillant en France dans les années 80-90, était donc l'interlocuteur attendu pour apprendre au spectateur qui était le personnage de Prince Vaillant et comment la bande-dessinée a su évoluer sur près de 40 ans. L'historien du cinéma Patrick Brion, qu'on ne présente plus, prend ensuite le relais concernant l'adaptation cinématographique mise en chantier par la Fox en 1954 suite au succès devenu mondial de la bande-dessinée de Foster. Son intervention concerne essentiellement le casting du film mais aussi quelques anecdotes liées à la production. Malgré sa durée très courte, ce segment remplit parfaitement son contrat et aurait même pu servir d'excellente introduction au film d'Henry Hathaway avant son visionnage.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (2min55), une galerie photos, la filmographie d'Henry Hathaway et des liens internet.