Si le master de Sans peur, sans reproche se révèle en dessous de celui d'Une riche affaire, c'est parce que le film contient des plans dits à « effets spéciaux ». Nous parlons bien sûr des projections arrière lors des scènes en ballon où le grain ressort comme d'habitude sur les incrustations (40min, 53min), agrémenté de rayures et scories inévitables. Autrement Bac Vidéo nous offre une fois de plus une restauration impressionnante pour un film de 1939, s'approchant de la qualité exemplaire de Warner quant à l'édition de classiques remasterisés. Le générique était habituellement oublié lors du lifting numérique, comme souvent chez les éditeurs. Ici, le N&B est d'emblée lumineux, lisse, et même si de très légers points noirs ont été détectés, on ne peut que saluer le travail de l'éditeur qui s'impose désormais parmi les leaders du marché. Les contrastes sont richement travaillés, la définition resplendissante et l'encodage très réussi. Le nez de W.C. Fields brille d'un nouvel éclat adéquat pour le faire connaître aux néophytes.
Voici une piste mono étonnamment incisive ! Là où celle d'Une riche affaire s'accompagnait d'un souffle permanent, celle de Sans peur, sans reproche est constamment fluide, agréable même si elle n'évite pas les saturations lors de l'apparition de voix haut perchées. La musique du cirque y est présente à de maintes reprises exploitant les possibilités d'une mono avec précision et dynamisme. Quant aux dialogues, ils sont on ne peut plus distincts et lorsque W.C. Fields pousse ses remarquables gueulantes, le plaisir est non feint.
Présentation du film par Noël Simsolo (13min54)
L'intérêt du film étant plus relatif que pour les autres longs métrages avec W.C. Fields, Noël Simsolo passe la majeure partie de cette introduction à dresser le portrait du cinéaste George Marshall. La même année que Sans peur, sans reproche, George Marshall réalise Femme ou démon, considéré comme un de ses plus grands films. Cinéaste inégal, il enchaîne film sur film pour le compte des studios et touche à tous les genres dont la comédie (complice des premiers films de Jerry Lewis) et le western (La Conquête de l'Ouest). Passionné par l'univers du cirque (il signe le classique Houdini, le grand magicien en 1954), il se retrouve en 1939 face à W.C. Fields, la grande vedette de l'époque.
Noël Simsolo évoque ensuite l'histoire du film et le célèbre ventriloque adjoint en co-vedette de Fields, Edgar Bergen. Pour Noël Simsolo, Sans peur, sans reproche reste intéressant car le personnage de W.C. Fields semble plus fouillé que d'habitude (son rôle de père) et qu'il reste tout simplement égal à lui-même, bouffant les scènes lors de ses apparitions.
L'interactivité se clôt sur une galerie photos, les bandes-annonces de la collection Hollywood Classics et un lien internet vers le site de Bac Films.