Le DVD de Shooter est comme le film : tiré à quatre épingle ! A commencer par une image proprette jusque dans l'excès, soignée par un réalisateur habitué à l'école du clip et qui sait parfaitement offrir au public du film d'action ce qu'il a envie de voir. La photo se montre ainsi colorée, idéalement saturée et contrastée. Comme à son habitude depuis un moment déjà, Paramount qui nous a déjà livré des copies à la limite de la perfection (MI3), impose une fois encore un transfert sans faille qui traite son dernier bébé avec les meilleurs égards. Une compression au top qui permet de profiter du spectacle avec un souci du détail surprenant. Un excellent produit Home Cinéma.
Restons dans la démonstration exacerbée du meilleur goût puisque sur un plan sonore également, le film d'Antoine Fuqa met la gomme dès que possible. Pas de DTS à l'horizon, mais on s'en fiche sincèrement tant les deux pistes Dolby Digital 5.1 proposées ici (anglaise et française, sur le même podium) délivrent parfois un spectacle de titans. Le genre qui fâche sérieusement avec le voisinage. Tout ou presque y est pour satisfaire la clientèle : coups de feu, explosions, champs de bataille, voitures frôlant le cadre, hélicoptères et musique avancée se taillent joyeusement la part du lion pour que l'ensemble des canaux démultiplie les effets en tout genres. Notamment les enceintes surround mais surtout un caisson de basses particulièrement généreux.
Commentaire audio :
Antoine Fuqua est un garçon très académique qui soigne tout ce qu'il fait. C'est le cas dans sa mise en scène comme dans le commentaire audio du film qu'il livre avec une précision de pointe sur de nombreux aspects (normal pour un film de sniper) mais qui n'oublie pas non plus son rôle de vendeur. A chaque fois qu'un type apparaît à l'écran, on apprendra que d'une part c'était vraiment merveilleux qu'il ait accepté le rôle et que, d'une autre part, ce fut un bonheur de travailler avec lui. Un exercice carré qui n'apporte franchement rien sur un plan cinématographique, si ce n'est dans les dernières minutes. En effet, on y découvrira la toute puissance des projections-test obligeant le réalisateur à tourner une nouvelle fin, aussi idéologiquement dangereuse soit-elle. En effet (dixit le réalisateur) c'est sympa de tuer un sénateur malhonnête à l'écran lorsque c'est interdit dans la vraie vie...
Pas clair ce bonhomme.
Making of (21min52)
"La Survie du plus fort" qu'il s'appelle ce documentaire. Et le plus fort ici, c'est le pistolet, sous toutes ses formes et à travers toute la satisfaction qu'il peut procurer. Si en tant que tel, cette petite vidéo se montre intéressante à bien des égards sur l'entraînement d'un acteur et le maniement des armes (bien qu'on ait vu ça des centaines de fois ailleurs), elle trouve un autre sens après avoir vu le film. Voir tout ce joli monde se réjouir parce que l'on touche une cible de taille humaine à 900 mètres et la glorification du fusil au point de le vendre comme un outil de liberté inquiète souvent quelque peu. Les différences de culture, sans doute...
Le reste des bonus ne demeure que du remplissage de rigueur avec un petit module sans trop d'intérêt Independence Hall (7min22), se contentant de présenter cet endroit historique où a vraiment été tourné la première scène d'attentat. Les scènes coupées (11min22), finement rebaptisée "supprimées", ont bien fait de l'être puisqu'elle ne se contentent de paraphraser ce que raconte déjà trop le film. Quelques scènes de comédie et explications, tout au plus. En revanche, la fin d'origine que l'on peut apercevoir dans la bande-annonce (absente du DVD) ne figure pas parmi ces scènes.