Si ce master restauré tient ses promesses, de nombreuses rayures verticales tapissent parfois l'écran. Quand bien même elles n'altèrent pas le visionnage, elles demeurent constantes tout du long. Ceci dit les contrastes sont élégants et la luminosité est de mise. Le N&B se compose d'une jolie gamme de gris marbrés même si certains fourmillements ou diverses sautes inhérents à l'âge du film n'ont pu être corrigés. Mise à part les rayures mentionnées au préalable, les scories ont été éliminées et ce master demeure de fort bonne qualité.
Un humaniste à Hollywood (24min25)
Historien du cinéma et ancien directeur de la Cinémathèque suisse, Hervé Dumont dresse un formidable portrait du réalisateur allemand Wilhelm Dieterle alias William Dieterle. Auteur de "William Dieterle, un humaniste au pays du cinéma" (CNRS Editions, 2002), l'intervenant évoque tout d'abord l'enfance du metteur en scène ayant débuté dans le métier du cinéma en tant qu'acteur de théâtre dans les années 10. Il se lance dans la réalisation en 1919 mais renonce faute de succès. Acteur populaire dans les années 20 où il tient la vedette d'une quarantaine de films, il renoue finalement avec la réalisation où il dirige Marlène Dietrich. Suite à une invitation de la prestigieuse Warner, William Dieterle se rend aux Etats-Unis où il restera pendant près de trente ans en signant de nombreux succès. Porte-drapeau de l'anti-fascisme, grand humaniste, il reste célèbre pour avoir co-fondé la ligue anti-nazi à Hollywood. Comme d'habitude ce segment est largement illustré de photos ou d'extraits de films, aborde longuement le fond et la forme de Tous les biens de la Terre (dont l'étroite collaboration du réalisation avec le compositeur Bernard Herrmann), et donne surtout une furieuse envie de se pencher encore plus sur la filmographie de William Dieterle.
Screen Directors playhouse, « One against many » (25min22)
A l'instar du supplément présent dans le coffret consacré au cinéaste Allan Dwan (disponible chez le même éditeur), William Dieterle avait été convié comme d'autres cinéastes ou comédiens de renom (Leo McCarey, Buster Keaton, Ray Milland...) à réaliser un ou deux téléfilms pour le compte de la série prestigieuse Screen Directors Playhouse, créée par les Studios Hal Roach, dont les bénéfices étaient reversés à la Director's Guild. Réalisé en 1956, ce court-métrage de 25 minutes raconte l'histoire véridique du Docteur John Mohler, responsable des services vétérinaires, devant faire face à une épidémie de fièvre aphteuse qui frappa la Californie dans les années 20. Malgré les réticences du Congrès et les manifestations des éleveurs, le docteur Mohler doit se résoudre à exterminer les troupeaux de la région avant que la maladie ne s'étende. Ce remarquable court-métrage témoigne de l'humanisme et de l'engagement de William Dieterle. Nous espérons que l'éditeur nous dégotera à nouveau d'autres épisodes issus de cette fameuse émission Screen Directors Playhouse.
The Devil and Daniel Webster, version radiophonique (29min38)
Largement diffusé sur les ondes américaines, Columbia Workshop fut une émission de CBS très populaire de 1936 à 1943 puis de 1946 à 1947. Spécialisée dans l'adaptation de nouvelles, de romans ou de films pour la radio, l'émission a révélé de nombreux artistes comme Orson Welles. Le 6 août 1938 est diffusée une adaptation radiophonique de deux nouvelles écrites par Stephen Vincent Benét, auteur, poète, nouvelliste et romancier américain connu pour sa nouvelle littéraire Le Diable et Daniel Webster. Cette nouvelle est par ailleurs adaptée ici, l'éditeur ayant pris soin de réaliser un montage d'images du film de William Dieterle correspondant à l'action de la version radio. Evidemment, ce supplément se montre d'un intérêt plutôt relatif une fois que l'on a vu le film puisqu'il ne s'agit que d'une version plus écourtée, faisant l'impasse sur la relation du couple Stone. La principale différence provient d'un prologue expliquant qui était Daniel Webster, et un épilogue plus détaillé concernant la vie de ce dernier.