Dès le générique d'ouverture, une évidence saute aux yeux : le master n'a pas été restauré depuis la précédente édition du film sortie en 2001 et manque cruellement d'éclat. Au générique, on décèle des tâches blanches et noires par-ci par-là, un manque de netteté évident et une légère granulation persistante à tel point que même le nom des acteurs et des techniciens est granulé. Durant le film, on aperçoit également des fourmillements à l'arrière-plan (comme certains plans aériens). Les couleurs sont peu chatoyantes et ne brillent pas de mille feux malgré la lourdeur bariolée des costumes du film mais restent tout de même correctes et dans leur ensemble équilibrées et proprement contrastées. Pour finir, comme c'est le cas pour l'édition collector zone 2 d'Un fauteuil pour deux, la compression est flottante. Dommage donc que l'éditeur n'ait pas remastérisé le film, cela lui en aurait fait le plus grand bien car le master commence sérieusement à vieillir.
Film plus récent oblige, le son est bien meilleur ici que sur le dvd collector d'Un fauteuil pour deux. L'éditeur a repris les mêmes pistes sonores que celles présentes sur la précédente édition 1 DVD. Sont au programme donc la piste anglaise remixée en Dolby Digital 5.1 qui s'avère être plutôt réussie avec des surround régulièrement sollicités et des effets arrières anecdotiques mais non négligeables (par exemple le feu d'artifice lors de la cérémonie nuptiale du début du film). Le mixage insuffle une bonne ambiance et un bon équilibre entre les avants et les arrières et la musique de Nile Rodgers est percutante et dynamique sur les enceintes latérales. Les mono français, espagnol et italien sont assez équivalents en termes de bonne clarté des dialogues et de vivacité et offrent un résultat d'ensemble très convenable.
Le menu est désespérément fixe et toujours aussi laid...
Un prince à New York : une photographie princière (24min41)
Le making of donne la parole à John Landis, aux scénaristes du film David Sheffield et Barry W. Blaustein, et à Deborah Nadoolman, créatrice des costumes et épouse du réalisateur. Manquent encore à l'appel les principaux acteurs Eddie Murphy, Arsenio Hall, James Earl Jones, John Amos et Shari Headley. Les intervenants font essentiellement le tour du casting. Au moment du tournage, Eddie Murphy était désormais une grande star aux Etats-Unis et Landis avoue qu'il était très différent sur le plateau mais qu'il souhaitait être dirigé comme n'importe quel autre comédien. L'idée de départ vient d'ailleurs de l'acteur qui avait en tête le pitch du film et qui avait écrit une première mouture du script de 25 pages. Dès lors, les scénaristes ont accouché très rapidement du scénario final. L'idée principale de départ était donc de raconter une histoire de Cendrillon à la « sauce » africaine. De nombreuses anecdotes de tournage et du casting sont donc distillées avec plaisir par John Landis, qui une fois de plus nous communique avec entrain son amour des acteurs. Celui-ci ne manque d'ailleurs pas de faire des éloges une par une à ses comédiens. Landis raconte également que le vétéran Ralph Bellamy souhaitait reprendre son rôle de Randolph Duke dans Un fauteuil pour deux et avec Don Ameche, qui interprète son frère milliardaire dans le film, faire un petit clin d'œil au film précédent du duo Landis-Murphy. L'idée était amusante et le réalisateur l'a gardée. Le film a été un incroyable succès public et Un prince à New York est resté très populaire depuis.
Les costumes du film : Akeem sous toutes les coutures (18min06)
La parole est à la responsable des costumes que nous avons cité un peu plus haut, Deborah Nadoolman, qui a travaillé sur de nombreux films de John Landis comme L'Embrouille est dans le sac, Innocent Blood avec Anne Parillaud, Blues Brothers 2000 et Susan a un plan. Si l'intention de départ était de créer un conte de fée africain, de quelles cultures et de quels films devait -elle s'inspirer ? Deborah Nadoolman avoue avoir eu plusieurs sortes d'influences. Elle a notamment recherché dans l'anthropologie la mode ethnique, dans les élégants costumes de certains princes africains venus étudier dans les écoles privées anglaises, mais a aussi puisé son inspiration dans la famille royale anglaise ainsi que dans les fastueux costumes créés par Cecil Beaton sur My Fair Lady de George Cukor. Pour la séquence finale du mariage, la costumière s'est directement inspirée de la poupée Barbie en créant une immense robe rose bonbon.
Les nombreux visages de Rick Baker : façonner les personnages (12min56)
Ce module se penche sur les nombreuses transformations dans le film d'Eddie Murphy et d'Arsenio Hall, qui à eux deux interprètent pas moins de sept personnages (quatre pour Murphy dont un vieux juif blanc, et trois pour Hall). Nous faisons ici référence aux personnages du salon de coiffure du Queens à New York. Ces maquillages spéciaux résultent du talent de Rick Baker en la matière qui a participé à une cinquantaine de films dont les maquillages pour Wolf, Batman Forever, Le Professeur foldingue I et II, Men in Black et le clip vidéo Ghosts avec Michael Jackson, entre autres. On y voit surtout des images du maquillage impressionnant d'Eddie Murphy déguisé en vieux juif blanc, qui constituait la partie la plus longue et élaborée du truquage. Pour la petite anecdote, Rick Baker s'est inspiré pour ce personnage, de son beau-père. Le maquillage était tellement réussi qu'on ne reconnaissait pas Eddie Murphy. Pour les trois autres personnages qu'il incarne, le studio a insisté pour qu'ils lui ressemblent plus afin que le public puisse le reconnaitre.
Les talents musicaux du compositeur Nile Rodgers (11min09)
Nile Rodgers, connu pour avoir produit le premier album de Madonna, Like a Virgin, est une figure importante de la musique de ces trente dernières années. Chanteur, auteur, compositeur, producteur et musicien ayant débuté dans le groupe Chic, ce supplément nous apprend qu'il a été l'un des premiers artistes à talents multiples. On le retrouve ici dans une interview relativement récente où il s'exprime sur la musique qu'il a composé pour Un prince à New York, qui selon ses propres termes est une mixture d'éléments africains traditionnels, de musique classique et de musique moderne (années 80). Il a même recomposé certains morceaux en fonction du montage. Il est également à l'origine du morceau Soul Glo qui est la pub kitchissime pour un shampoing faisant miraculeusement boucler les cheveux que l'on voit dans le film.
Archives : conversation avec Eddie et Arsenio (5min39)
Voici les seules interventions des deux acteurs vedettes du film qui n'apparaissent à aucun autre moment des suppléments. Cette interview qui date de 1989 pour la promo du film ne nous apprend pas grand chose si ce n'est qu'on y découvre deux comédiens très complices. Eddie Murphy rigole toujours aussi peu durant les interviews.
On retrouve en fin de parcours la bande-annonce cinéma (2min40) en anglais non sous-titré et une galerie de photos d'une vingtaine de clichés de tournage et du film.