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Le dernier film de 
La photo de l'éclectique chef opérateur Laurent Dailland (La Personne aux deux personnes, Place Vendôme, La Cité de la peur, Man to man) est magistralement retranscrite en DVD. L'aspect naturaliste doublé d'une véritable esthétique choisis par Philippe Lioret trouvent en numérique un nouvel éclat avec une alternance de couleurs froides à dominante gris-bleu pour les extérieurs, jaune-vert distinguant le camp des réfugiés, puis des teintes plus chaleureuses caractérisant l'appartement de Simon. Si les séquences sombres se déroulant en extérieur sont plus altérées avec un petit voile vaporeux, la texture demeure douce tout du long, les gros plans sont splendides et regorgent de détails précis souvent proches d'une édition HD. La profondeur de champ est souvent admirable grâce à une brillante utilisation du 2.35. , les contrastes ciselés et le piqué de l'image sont remarquables comme l'attestent les plans pris sur les embarcadères. Quant aux séquences de piscine, elles se définissent par un blanc immaculé et une gamme de couleur bleue cristalline tandis que celles de bord de mer se doublent d'un grain délicat et harmonieux visible sur le ciel gris de Calais. Une éclatante définition permet ainsi au film de Philippe Lioret de passer avec brio du grand au petit écran.
Ayant débuté en tant qu'ingénieur du son, Philippe Lioret a toujours été méticuleux en ce qui concerne la bande-sonore de ses films. Si Welcome ne paye pas de mine à première vue, nous ne pouvons que saluer le mixage percutant de la piste Dolby Digital 5.1. qui comble toutes les attentes et qui parvient à explorer toutes les ressources de n'importe quelle installation. Les latérales sont constamment actives en délivrant de nombreuses ambiances notamment dans les séquences extérieures avec le ressac, le vent et le dense trafic maritime de Calais. Chose étonnante, Philippe Lioret a fait appel à trois compositeurs distincts pour son film : Nicola Piovani, Wojciech Kilar et Armand Amar, imprimant Welcome de leur marque respective, les surround offrant une spatialisation étourdissante. Les frontales sont tout aussi incisives et les dialogues exsudés avec force de l'enceinte centrale. La séquence de l'épreuve finale combine à la fois la musique et les effets naturels avec limpidité et dynamisme. Evidemment, les scènes de studio se voient principalement dirigées sur les baffles et celles se déroulant à la piscine amènent un écho propre et naturel. Si nous perdons immanquablement l'atmopshère captivante des enceintes latérales en stéréo, cette piste n'en demeure pas moins énergique et saisissante.
Commentaire audio du réalisateur
Philippe Lioret n'en est pas à son coup d'essai. A l'instar de son commentaire réalisé pour le DVD de Je vais bien, ne t'en fais pas, les propos du cinéaste sont parcimonieux mais toujours francs et sincères, sans esbrouffe. Au fil des anecdotes, de l'évocation du tournage et du sujet du film, l'amour et le respect de Philippe Lioret envers ses comédiens transpire tout du long, le casting étant abondamment disséqué avec notamment la découverte du jeune comédien Firat Ayverdi (Bilal), ainsi que la première collaboration du cinéaste avec Vincent Lindon. Philippe Lioret évoque chacun de ses seconds rôles ainsi que les membres de son équipe technique en rendant un hommage appuyé à son chef opérateur et à ses trois compositeurs. Malgré de nombreux silences où le réalisateur est littéralement absorbé par la performance de ses comédiens, ce commentaire s'écoute agréablement et la sensibilité de Philippe Lioret est poignante.
Making of : portrait d'un film (25min15)
La pierre angulaire de toute interactivité qui se respecte s'impose comme un parfait complément au commentaire audio, mettant en images les propos de Philippe Lioret entendus précédemment. La parole est donnée aux comédiens, au réalisateur ainsi qu'aux responsables des divers départements techniques, tous unis autour de cette histoire qui leur tient à coeur. Philippe Lioret s'attarde avant tout sur les évolutions et les phases du scénario, puis aborde méticuleusement le casting en mettant un gros plan sur les jeunes Firat Ayverdi et Derya Ayverdi, frères et soeurs retenus pour interpréter Bilal et Mina, dont les essais nous sont par ailleurs montrés. Tous ces propos sont enrichis d'images de tournage et le seul reproche que l'on pourrait faire est une trop grande accumulation d'éloges, certes méritées la plupart du temps, mais prenant une grande partie de ce segment dont on se passerait volontiers.
Vincent Lindon : la rencontre avec Laurent Weil (19min03)
Laurent Weil reçoit le comédien dans le cadre de la sortie de Welcome au cinéma. C'est ainsi l'occasion pour Vincent Lindon d'exprimer sans langue de bois ce qu'il pense du contexte politique accompagnant le film de Philippe Lioret envers qui il ne tarit pas d'éloges. Au cours de cet entretien illustré par des images du tournage, le comédien énonce ce qui l'a attiré dans cette histoire et ne cache pas avoir été bouleversé par le scénario. Il fait le point sur les similitudes avec son personnage, analogies physiques et psychologiques. Dans un deuxième temps, l'acteur évoque sa collaboration avec Philippe Lioret ainsi que l'ensemble de ses partenaires en insistant évidemment sur Firat Ayverdi qui interprète Bilal. C'est un véritable portrait d'artiste mais également d'un homme engagé qui se dresse tout du long de ce passionnant entretien confirmant que Vincent Lindon demeure une des pointures du cinéma français.
Festival de Berlin (4min41)
Ce court module sympathique montre la première projection publique du film réalisée au dernier Festival de Berlin. On y voit rapidement Philippe Lioret et l'équipe enchaîner les interviews, présenter le film avant la projection avant de revenir triomphalement devant un public conquis. Welcome sera finalement acheté dans 25 pays.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce du film (2min).
