Avec L'Homme irrationnel, Woody Allen fait encore mouche auprès des critiques
Le 14/10/2015 à 19:30
Par Alicia Paulet
Très attendu depuis sa projection à Cannes, l'Homme irrationnel de Woody Allen sort aujourd'hui en salles. Le réalisateur de "Magic in the Moonlight", "Match Point", "Blue Jasmine" ou encore "Minuit à Paris" semble n'avoir rien perdu de son talent. Pour ce 47e long-métrage où se mêle question existentielle et humour fracassant, il s'est entouré de la pétillante Emma Stone et du charismatique Joaquin Phoenix. Ce dernier incarne un professeur de philosophie à la dérive, prêt à commettre l'irréparable. Un pur Woody qui devrait plaire aux aficionados du cinéaste new-yorkais. Cette comédie cynique a-t-elle également séduit les critiques français ? Réponse ci-dessous.
Synopsis : Professeur de philosophie, Abe Lucas est un homme dévasté sur le plan affectif, qui a perdu toute joie de vivre. Il a le sentiment que quoi qu’il ait entrepris - militantisme politique ou enseignement - n’a servi à rien.Peu de temps après son arrivée dans l’université d’une petite ville, Abe entame deux liaisons, avec Rita Richards, une collègue et Jill Pollard, sa meilleure étudiante. C’est alors que le hasard le plus total bouscule le destin de nos personnages dès lors qu’Abe et Jill surprennent la conversation d’un étranger et s’y intéressent tout particulièrement. Après avoir pris une décision cruciale, Abe est de nouveau à même de jouir pleinement de la vie. Mais ce choix déclenche une série d’événements qui le marqueront, lui, Jill et Rita à tout jamais.
"Un bon cru 2015 signé Woody Allen"
Télérama :
"L'homme irrationnel est à la jubilation communicative, où les questions existentielles et métaphysiques sont traitées avec une virtuosité sans égale."
Paris Match :
"Cette œuvre très sombre dans la lignée de « Match Point », exprime avec vigueur la vision lucide et féroce de Woody Allen sur la laideur du monde et la vulnérabilité humaine. Le cinéaste n’a rien perdu de sa pugnacité et retrouve avec bonheur son obsession des réalités déprimantes. Mais comme toujours, il le fait avec beaucoup d’humour et d’élégance."
Sud Est :
"Woody Allen n'est jamais aussi bon que lorsqu'il joue les funambules, déambulant à l'équilibre des genres et des humeurs. Et s'il voltige moins haut que Blue Jasmine, L'homme irrationnel est de ces numéros là, plaisant mélange de comédie romantique, de film noir et de tragédie par l'absurde."
Le Monde :
"L'homme irrationnel est un thriller métaphysique qui pulse d'une force infatigable."
La Croix :
"La vie est-elle affaire de morale ? De choix ? D’esthétique ? De hasard ? Les grandes questions existentielles s’entrechoquent à nouveau dans L’Homme irrationnel, voilà une réjouissante livraison annuelle de l’infatigable bateleur du cinéma américain."
Premiere :
"Emma Stone, après Magic in the Moonlight continue de s'affirmer comme l'une des réincarnations les plus crédibles des grandes héroïnes de l'âge d'or et Phoenix est une fois de plus sensationnel."
le JDD :
"Un récit divertissant qui se savoure pour ses dialogues croustillants et le jeu complice de ses interprètes, Joaquin Phoenix et Emma Stone."
Le Blog du Cinéma :
"Woody Allen explore cette fois encore le passionnant thème de la manipulation, en vogue dans son cinéma depuis un moment… Sauf que cette fois-ci, il va plus loin. C’est donc avec plaisir qu’on retrouve la fausse légèreté, le ton désabusé, l’agressivité et enfin la violence d’un Match Point."
Film de Culte :
"Une fois de plus chez Woody, le casting est impeccable, la lumière est splendide, la mise en scène est encore d’une élégance rare. Rare et pourtant familière. Au point que le plaisir de l’esprit passe presque au second plan après le plaisir des yeux : car si le spectateur a de quoi être réellement charmé par tant de beauté, il est aussi bercé, dorloté parfois jusqu’à la torpeur par un cinéma ici sans heurts ni risque."
Femme actuelle :
"Ce dernier Woody Allen est un tres bon cru. On y retrouve toute son ironie mordante et son sens des dialogues. Savoureux et jubilatoire, ce bijou sombre s'annonce comme une comédie romantique pour finir en film noir aux références hitchcockiennes."
"Un scénario un peu trop "simpliste""
A voir à lire :
"Malgré le jeu réussi des acteurs, on reste sur sa faim. La faute à une morale et une chute un peu plates, malgré quelques jolis rebondissements. Plus surprenant que Magic in the Moonlight, doté de dialogues aussi affûtés que Blue Jasmine, L’homme irrationnel n’en demeure pas moins une œuvre mineure, quoi qu’attachante."
RFI :
"On peut trouver du plaisir à entendre ses protagonistes débattre existentialisme et questions morales. Mais, le scénario est trop mince, et le film s’achève sur un regret, celui de voir deux acteurs formidables, Joaquin Phoenix et Emma Stone, se démener pour donner vie à des personnages trop simplistes pour être vraiment incarnés."
Libération :
"Le souci de l’Homme irrationnel est que rien ne tient vraiment. Difficile de croire au charme de cette épave qui attire à lui toutes les femmes, étudiantes ou profs désœuvrées, impossible de trouver un quelconque attrait, même satirique, aux scènes où Abe Lucas donne des cours et enchaîne les banalités sur la philosophie."
Critikat :
"À l’inverse, L’Homme irrationnel donne l’impression d’avoir été tourné par un ersatz de Woody Allen, aux abonnés absents sur ce projet où seuls les acteurs s’en donnent à cœur joie. Leur abattage peine à dissimuler le manque de conviction d’un scénario habile, où le métier supplante toute inspiration véritable et où les motifs éculés rejouent la partition d’un air connu, chaque fois moins entêtant que la précédente (malgré le soin apporté, comme toujours, à l’habillage musical)."
TF1 News :
"Une fois encore après "Le rêve de Cassandre", le cinéaste de 79 ans joue les mêmes notes, déclinant les obsessions noires de "Crimes et délits". Tout petit Woody Allen donc, qui peut à la rigueur fonctionner au charme (Joaquin Phoenix et sa nouvelle muse Emma Stone)."