LOVE : Gaspar Noé a encore divisé la critique !

Le 22/05/2015 à 13:16
Par Camille Solal

LOVE de Gaspar Noé - La critique du film [Cannes 2015]

"Pour Gaspar Noé, LOVE un film qui fera bander les mecs et pleurer les filles" expliquait il y a un an le producteur Vincent Maraval, lors de l'annonce du projet. Un festival de Cannes plus tard, la nouvelle réalisation de l'auteur d'Enter the Void a été montrée au public et la presse. Verdict ? Eh bien c'est comme toujours avec Noé : il y a ceux qui adorent, et ceux qui détestent. Pas facile de trouver un entre-deux, comme vous pourrez le constater dans notre revue de presse des critiques du film ci-dessous.

Synopsis de LOVE de Gaspar Noé : L'histoire débute un matin avec un téléphone qui sonne. Murphy, 25 ans, se réveille entouré de sa jeune femme et de son enfant de trois ans. Il écoute son répondeur. Sur le message, la mère d'Electra lui demande, très inquiète, s'il n'a pas eu de nouvelles de sa fille disparue depuis longtemps. Elle craint qu'il lui soit arrivé un accident grave. Au cours d'une longue journée grise, Murphy va se retrouver seul dans son appartement à se remémorer sa plus grande histoire d'amour d'une durée de deux ans avec Electra : une passion amoureuse contenant toutes sortes de promesses, de jeux et d'excès...

"Un film qui convoque la puissance du cinéma à créer un langage"

Ecran Large : "La simplicité du sexe comme élément essentiel de l’existence est ainsi parfaitement mise en image ici. Mais le propos n’est pas là, cette fameuse découverte des corps sert avant tout un propos dépressif sur la douloureuse séparation."

Libération : "Sous sa (fausse) dégueulasserie, parfois usante avec ses private jokes, se révèle un tout autre film, plus grand et pur, qui convoque la puissance du cinéma à créer un langage."

CultureBox : "Alors porno, ce film ? Oui, si on considère que les scènes de sexe ne sont pas simulées et qu'aucun détail n'échappe à la caméra. Mais il ne peut se résumer à ce statut. Love est avant tout l'histoire d'une passion amoureuse qui tourne mal, sur fond de tromperie et de drogue."

Cinemateaser : "La mélancolie étirée, épuisée, s’écroule exsangue dans une salle de bain où une dernière étreinte, bouleversante, cherche à conjurer le sort par-delà les regrets et les remords. Dans LOVE on ne s’aime pas pour toujours, on se promet uniquement de s’aimer jusqu’à la fin."

Daily Mars : "On regrette de s’être fait tout un monde à partir d’une technique marketing choquante et bien rodée. La caméra d’ Abdellatif Kéchiche dans les trous de nez d’Adèle choque plus que celle de Noé planant au dessus de ses comédiens."

Toutelaculture : "Love nécessite plusieurs visions, et à la première, on se perd parfois en route. On se questionne, sans trouver de réponse : la 3D, à quoi sert-elle ? À exciter ? Non. On ne sait pas trop, en fait… Pourquoi tel plan, et tel autre ?… Mais on suit. On s’accroche à ces êtres magnifiques."

"Un porno soft ennuyeux et gonflé d’amour-propre"

Télérama : "Love répète, en les amplifiant, tous les défauts des précédents films de Gaspar Noé. A commencer par un narcissisme gênant : le bébé s'appelle Gaspar, le cinéaste joue un galeriste puant nommé Noé, le film préféré de Murphy est 2001, totem du cinéaste."

GQ : "On regrette l'arrière-fond moralisant du film. Comment ne pas trouver Love un peu tradi dans sa manière insistante de lier sexe et amour, voire sexe et désir d'enfant ?"

20 Minutes : "Love n’est rien d’autre qu’un mélodrame sentimental et impudique, un film où les scènes de sexe ont le bon ton de ressembler, très honnêtement, à ce qui se fait habituellement hors du champ des caméras."

Le Point : "Après deux heures de dialogues peu inspirés, on a la confirmation que si Love est impudique, c’est avant tout pour son déballage de sentimentalisme."

Le Bleu du Miroir : "D’amour, il n’en sera finalement que peu question, Gaspar Noé préférant s’auto-citer et transformer son personnage principal en prolongation de lui-même dans un film sans émotion, ni audace."

DHNET : "Pour se distinguer des autres films porno directement perdus dans la masse sur le net, Gaspar Noé parle de lui, du cinéma, de l’amour avec des répliques pompeuses tout en entrecoupant les séquences de quelques secondes d’images noires, pour donner un effet View Master de notre enfance."

Filmosaure : "Gaspar Noé tient une belle idée mais pèche avec ses défauts habituels. Projet ambitieux, Love devient une sorte de porno soft ennuyeux et gonflé d’amour-propre avant tout."