300
Le 02/10/2006 à 22:47Par Arnaud Mangin
Qu'importe les défauts de 300, Snyder garde les pieds sur terre en ne prenant jamais vraiment parti (son héros reste un meurtrier fou) et préfère se focaliser sur le grand spectacle. En bons amateurs d'images vives, on ne peut pas bouder ce plaisir...
Le syndrome numérique de Sin City frappe à nouveau et laisse le réalisateur Zack Snyder tomber dans le "piège" de la franchise estampillé Frank Miller, où chaque image d'un film est intégralement bidouillée en post-prod. Une faiblesse d'inspiration qui transforme paradoxalement cette relecture légère du mythe spartiate en une force visuelle aussi baroque que splendide. Si, dans l'absolu, 300 prend bien évidemment des libertés énormes avec les réalités historiques, c'est pour mieux développer les délires du comics original qu'on pensait esthétiquement inadaptable. Le jeune réalisateur, à qui l'on doit déjà un remake de Zombie foutrement bien emballé, atteint en tout cas l'exploit de reproduire quasi à l'identique cette mise en image particulière où se bousculent monstres en tous genres, demi dieux, et autres milliers de combattants. Le péplum revisité.
300 n'est pas Gladiator, penchant un peu plus vers un zoo de Vincennes couleur sépia, presque trop dessiné et magnifié pour résonner comme un uppercut, mais suffisamment foutraque pour divertir sans le moindre temps mort. Un angle entertainment nécessaire pour élever cette histoire un peu light au-delà d'un portrait du fanatisme outrancier, voulant qu'on atteigne le nirvana dans la mort, dans la douleur, dans l'échec, dans le sang mais surtout dans quelques valeurs morales ambiguës.